On reproche parfois au hip hop de se regarder un peu trop le nombril. L’égotrip est pourtant au coeur de cette culture, et pas seulement dans le rap. Le tag n’en est-il pas le meilleur exemple ? Mais il arrive aussi que le hip hop fasse son introspection. Autrement dit qu’il s’auto-analyse, pour pousser plus loin sa réflexion et son prolongement : l’action citoyenne.
C’est dans ce sens qu’ont eu lieu les « Assises hip-hop du Val de Marne » le 28 mai 2014 à Maisons-Alfort, organisées par l’association Métissage et la compagnie Cent Têtes, accompagnées dans une démarche de recherche-action par Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales qui a déjà publié l’ouvrage « La culture hip-hop » (Desclée de Brouwer) en 1995.
Faut-il aménager, domestiquer des lieux dédiés aux pratiques comme le roller, libres de tout cadre architectural ou organisationnel ? On peut faire le lien avec le Parkour. Confiner cette pratique à des « Parkour parcs » aurait l’effet pervers de donner des arguments à ceux qui veulent refouler ces pratiques de l’espace public. Car cet art rejoint les disciplines du hip-hop dans leur capacité à détourner l’existant sans autorisation, à bricoler avec les moyens du bord.
Le rap une sous-culture mais quelle idée ? Ce sont des propos de fils de canidés. Oxmo Puccino
Dans la musique, même trente ans après, les risques sont les mêmes, d’une récupération par les institutions, ou d’un rapport paternalistes à nos disciplines. « On m’a expliqué que ce n’était pas possible pour un artiste d’être intelligent, d’avoir la possibilité de parler à des gens. Moi je m’adresse à des gens du quartier qui voient plus loin que le quartier », a expliqué le rappeur Kohndo.
« Les collectivités peuvent s’intéresser au hip-hop pour de mauvaises raisons, comme faire venir un public jeune dans les théâtres (…) Mais c’est une culture à part entière et chaque discipline est un continent », note pour sa part Pascal, metteur en scène. Hervé Sika, danseur chorégraphe, se décrit comme une « herbe folle », une végétation spontanée qui s’insinue dans les interstices. Elle pousse dans les espaces non prévus et se montre vivace et résistante.
J’ai grandit avec la diversité culturelle, c’est à nous d’aider à poser des actes citoyens. EJM
Certains se posent la question de la transmission. A l’image de Kohndo qui réflechit à un Diplôme d’Etat en musiques actuelles, en se servant de tout le bagage qu’il a pu accumuler jusqu’ici. En attendant, si vous voulez poursuivre cette réflexion avec ses acteurs, rendez-vous aux prochaines Assises !
Lire la synthèse des Assises : Epopée Hip Hop – quand les acteurs prennent la parole
LP
On reproche parfois au hip hop de se regarder un peu trop le nombril. L’égotrip est pourtant au coeur de cette culture, et pas seulement dans le rap. Le tag n’en est-il pas le meilleur exemple ? Mais il arrive aussi que le hip hop fasse son introspection. Autrement dit qu’il s’auto-analyse, pour pousser plus loin sa réflexion et son prolongement : l’action citoyenne.
C’est dans ce sens qu’ont eu lieu les « Assises hip-hop du Val de Marne » le 28 mai 2014 à Maisons-Alfort, organisées par l’association Métissage et la compagnie Cent Têtes, accompagnées dans une démarche de recherche-action par Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales qui a déjà publié l’ouvrage « La culture hip-hop » (Desclée de Brouwer) en 1995.
Faut-il aménager, domestiquer des lieux dédiés aux pratiques comme le roller, libres de tout cadre architectural ou organisationnel ? On peut faire le lien avec le Parkour. Confiner cette pratique à des « Parkour parcs » aurait l’effet pervers de donner des arguments à ceux qui veulent refouler ces pratiques de l’espace public. Car cet art rejoint les disciplines du hip-hop dans leur capacité à détourner l’existant sans autorisation, à bricoler avec les moyens du bord.
Le rap une sous-culture mais quelle idée ? Ce sont des propos de fils de canidés. Oxmo Puccino
Dans la musique, même trente ans après, les risques sont les mêmes, d’une récupération par les institutions, ou d’un rapport paternalistes à nos disciplines. « On m’a expliqué que ce n’était pas possible pour un artiste d’être intelligent, d’avoir la possibilité de parler à des gens. Moi je m’adresse à des gens du quartier qui voient plus loin que le quartier », a expliqué le rappeur Kohndo.
« Les collectivités peuvent s’intéresser au hip-hop pour de mauvaises raisons, comme faire venir un public jeune dans les théâtres (…) Mais c’est une culture à part entière et chaque discipline est un continent », note pour sa part Pascal, metteur en scène. Hervé Sika, danseur chorégraphe, se décrit comme une « herbe folle », une végétation spontanée qui s’insinue dans les interstices. Elle pousse dans les espaces non prévus et se montre vivace et résistante.
J’ai grandit avec la diversité culturelle, c’est à nous d’aider à poser des actes citoyens. EJM
Certains se posent la question de la transmission. A l’image de Kohndo qui réflechit à un Diplôme d’Etat en musiques actuelles, en se servant de tout le bagage qu’il a pu accumuler jusqu’ici. En attendant, si vous voulez poursuivre cette réflexion avec ses acteurs, rendez-vous aux prochaines Assises !
Lire la synthèse des Assises : Epopée Hip Hop – quand les acteurs prennent la parole
LP