Ahmad, on le suit depuis un moment, il évolue dans l’ombre, connu uniquement des puristes. Et toujours aussi appliqué dans ses livraisons. Comme si chaque sortie, longuement murie, était sacrée. On le reconnait à son style, son phrasé qui paraît naturel, comme coulé de source sûre, une source jamais tarie. Et à ses textes bourrés de références au rap américain et aux joueurs de basketball. On est tombé amoureux de sa plume en 2005 avec « Le sens de la formule ».
Presque dix ans plus tard, « l’Irakien qui rira bien » a encore son mot à dire et ne s’en prive surtout pas. Il s’auto-recycle, un peu, innove, toujours, en choisissant de poser sa voix sur des productions « actuelles mais pas à la mode », aux sonorités venues de loin, garnies d’extraits de vieux films et de samples orientaux. Les textes sont toujours aussi bien tournés, c’est son principal atout, lui qui sait si bien manier le verbe et le second degré. Ses thèmes récurrents : le temps qui passe, la place de l’homme sur cette planète, celle de l’étranger dans son pays d’adoption ou encore du travailleur à l’usine. Comme le clip de « Nouveau Sinatra » où il porte le keffieh et où l’oeil se promène d’une partie d’échec à une maquette d’urbaniste.
Faisant partie de cette génération « 40 ans toujours rappeur », Ahmad n’a rien à prouver et on sent qu’avec ce disque il se fait plaisir surtout. C’est avec simplicité, sans prétention aucune, en prenant le temps de vivre avec son temps, qu’il fait avancer le mouvement. À sa façon, tranquille et sans forcer, parce qu’il n’y a pas que le rap et la sape dans la vie, mais aussi des responsabilités et une certaine sécurité à assurer, pour sa petite famille. De là à parler d’un rap adulte…
Ecouter/Acheter sur Bandcamp
Laurent Perrin
Ahmad, on le suit depuis un moment, il évolue dans l’ombre, connu uniquement des puristes. Et toujours aussi appliqué dans ses livraisons. Comme si chaque sortie, longuement murie, était sacrée. On le reconnait à son style, son phrasé qui paraît naturel, comme coulé de source sûre, une source jamais tarie. Et à ses textes bourrés de références au rap américain et aux joueurs de basketball. On est tombé amoureux de sa plume en 2005 avec « Le sens de la formule ».
Presque dix ans plus tard, « l’Irakien qui rira bien » a encore son mot à dire et ne s’en prive surtout pas. Il s’auto-recycle, un peu, innove, toujours, en choisissant de poser sa voix sur des productions « actuelles mais pas à la mode », aux sonorités venues de loin, garnies d’extraits de vieux films et de samples orientaux. Les textes sont toujours aussi bien tournés, c’est son principal atout, lui qui sait si bien manier le verbe et le second degré. Ses thèmes récurrents : le temps qui passe, la place de l’homme sur cette planète, celle de l’étranger dans son pays d’adoption ou encore du travailleur à l’usine. Comme le clip de « Nouveau Sinatra » où il porte le keffieh et où l’oeil se promène d’une partie d’échec à une maquette d’urbaniste.
Faisant partie de cette génération « 40 ans toujours rappeur », Ahmad n’a rien à prouver et on sent qu’avec ce disque il se fait plaisir surtout. C’est avec simplicité, sans prétention aucune, en prenant le temps de vivre avec son temps, qu’il fait avancer le mouvement. À sa façon, tranquille et sans forcer, parce qu’il n’y a pas que le rap et la sape dans la vie, mais aussi des responsabilités et une certaine sécurité à assurer, pour sa petite famille. De là à parler d’un rap adulte…
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Laurent Perrin