Aktivist c’est le groupe old school du rap français, agissant depuis maintenant une petite dizaine d’années – à peu près l’époque des premières sorties d’NTM et Assassin – est pourtant assez discret dans les bacs avec un premier album « Stéréotape » où on ressentait inévitablement l’art de la rue, et les séquelles de la génération graffiti… Malgré tout, Aktivist a su rester vrai et « Toujours Aktif » en ce troisième millénaire. Kader a.k.a. Flèche Bleue à la voix aiguë et au style impalpable, Kony ainsi que Siarra les deux autres MC’s, reviennent plus énervés que jamais et avec un niveau à faire pâlir n’importe quel boy-to : « T’es courageux pour un mec qui a une bombe sur la tête ! ».
Les textes, tantôt riches en rimes, tantôt écrits en prose, sont d’excellentes qualité, que ce soit l’un ou l’autre des rappers. La combinaison est efficace, plus que ça, l’alchimie est parfaite ! D’autant plus que les instrus sont pour la plupart de très bonne facture. En effet, de nombreux producteurs ont mis la main à la patte et il n’y en a que peu de connus, ce qui est assez insolite. Citons en vrac Mac (04-05-10-15), Tren (02-08-14-18-19), Dorce (03), ou encore le Possee 33 (07) mais aussi Reptile (21-22), Rico Adiko (17) et Junkas Lou (01-16)… Le Dj qui fait partie du groupe s’appelle quant à lui Momo et s’occupe des scratches. Tout ça c’est bien beau, mais qu’en est-il des thèmes ? Hé bien, ils sont variés, ça peut passer du texte conscient et engagé aux paroles égotrip… Le groupe aborde des sujets surtout classique : la mort, la politique, le pouvoir, l’ambition et bien sur le rap !
Un rap qui n’a rien à voir avec eux… Un mouvement auquel ils n’appartiennent pas en préférant se démarquer par un style original et inédit, des flows hardcores et des textes pertinents, abordés avec de l’esprit et beaucoup de réalisme… On retiendra surtout parmi les excellents titres « Ils ont » qui parle de l’immigration d’un point de vue interne. Le refrain résume bien l’idée de l’exploitation des pères et de la peur de leurs enfants : « Ils ont invité nos pères – Mais pas les fils / Ils ont eu nos pères – Mais n’auront pas les fils / Ils ont effrayé nos pères – Et ils ont peur des fils / Ils ont exploité nos pères / Mais ne veulent pas des fils… ».
La question des mères qui doivent se battre sans jamais faiblir est également abordée par Kony, dans ce morceau qui est selon moi un des meilleurs de l’album. Comme le dit Kader : « C’est pas normal »… Dans la lignée des textes revendicatifs, citons aussi « Le lion est mort, place aux hyènes » qui parle de l’Afrique, terre d’origine des rappers du groupe. Ce titre était à la base un featuring de l’album de Wasis Diop, le chanteur du refrain. Pour leur album, Aktivist ont simplement ajouté un beat à l’instru, ce qui donne une fort belle chanson. La conscience est de mise, et c’est remarquable. On notera par exemple un titre traitant de l’état où sont les choses actuellement dans ce monde, avec Saxo, appelé « Si t’en as conscience », refrain : « Partout où je vais c’est le même problème… Donc nous restons unis pour combattre le système »
Dans « World Company » Flèche Bleue s’intéresse en solo à notre société, et l’argent qui la gouverne, sur un magnifique air de violon… Le refrain quant à lui est chanté par Karl et J’Mi.
De l’égotrip aussi
Bien sur, on trouve aussi de l’égotrip sur cet album, c’est d’ailleurs un genre abondamment traité, mais rarement de la même façon. Par exemple, « Toujours Aktif », le premier titre, est du genre à remettre les pendules à l’heure avec une production assez rapide et qui bouge pour deux couplets percutants. On a ensuite droit à un featuring de taille puisqu’il s’agit de M’Widi, tout droit sorti de Saint-Denis, qui vient épauler ses potes sur un morceau en l’honneur de leur ville d’origine : « Violation de sanctuaire ». L’instru de « Faut faire belek » est quant à lui à un bpm vraiment rapide et le sample fuse comme les phases de Kony : « J’attaque sec, si tu nous cherches je mets une pastèque / écoute ce son, il est high-tech / si je te préviens faut faire belek / avec moi faut faire avec / quand je monte sur scène je te donne le nec… ».
Ce morceau est presque un solo puisque Kader ne place que quelque phases sur le troisième couplet. En tous cas, le résultat est efficace et donne envie de se remuer. Dans « On est d’accord » ils expliquent pourquoi, aujourd’hui comme hier et demain, Aktivist reste hardcore et dans « C’est ça que je veux » ils expliquent qu’est-ce qui les pousse à faire du rap. Maintenant, c’est clair que c’est franc pour du rap céfran !
Trop long de parler de tous les morceaux, j’ai surtout traité de ceux que je préfère. Mais la liste est longue : 18 morceaux plus trois interludes orchestrées par Dj Momo, Aktivist ne se moque pas du public et n’hésite pas remplir le CD à ras-bord (80 minutes). De plus, un magnifique livret se trouve dans la pochette avec tous les lyrics et des photos. Quant aux morceaux, je l’ai dit, c’est de la qualité. Les thèmes sont très divers, ce qui est vraiment respectable ! Les vrais représentants de Saint-Denis ont enfin parlé !
Aktivist c’est le groupe old school du rap français, agissant depuis maintenant une petite dizaine d’années – à peu près l’époque des premières sorties d’NTM et Assassin – est pourtant assez discret dans les bacs avec un premier album « Stéréotape » où on ressentait inévitablement l’art de la rue, et les séquelles de la génération graffiti… Malgré tout, Aktivist a su rester vrai et « Toujours Aktif » en ce troisième millénaire. Kader a.k.a. Flèche Bleue à la voix aiguë et au style impalpable, Kony ainsi que Siarra les deux autres MC’s, reviennent plus énervés que jamais et avec un niveau à faire pâlir n’importe quel boy-to : « T’es courageux pour un mec qui a une bombe sur la tête ! ».
Les textes, tantôt riches en rimes, tantôt écrits en prose, sont d’excellentes qualité, que ce soit l’un ou l’autre des rappers. La combinaison est efficace, plus que ça, l’alchimie est parfaite ! D’autant plus que les instrus sont pour la plupart de très bonne facture. En effet, de nombreux producteurs ont mis la main à la patte et il n’y en a que peu de connus, ce qui est assez insolite. Citons en vrac Mac (04-05-10-15), Tren (02-08-14-18-19), Dorce (03), ou encore le Possee 33 (07) mais aussi Reptile (21-22), Rico Adiko (17) et Junkas Lou (01-16)… Le Dj qui fait partie du groupe s’appelle quant à lui Momo et s’occupe des scratches. Tout ça c’est bien beau, mais qu’en est-il des thèmes ? Hé bien, ils sont variés, ça peut passer du texte conscient et engagé aux paroles égotrip… Le groupe aborde des sujets surtout classique : la mort, la politique, le pouvoir, l’ambition et bien sur le rap !
Un rap qui n’a rien à voir avec eux… Un mouvement auquel ils n’appartiennent pas en préférant se démarquer par un style original et inédit, des flows hardcores et des textes pertinents, abordés avec de l’esprit et beaucoup de réalisme… On retiendra surtout parmi les excellents titres « Ils ont » qui parle de l’immigration d’un point de vue interne. Le refrain résume bien l’idée de l’exploitation des pères et de la peur de leurs enfants : « Ils ont invité nos pères – Mais pas les fils / Ils ont eu nos pères – Mais n’auront pas les fils / Ils ont effrayé nos pères – Et ils ont peur des fils / Ils ont exploité nos pères / Mais ne veulent pas des fils… ».
La question des mères qui doivent se battre sans jamais faiblir est également abordée par Kony, dans ce morceau qui est selon moi un des meilleurs de l’album. Comme le dit Kader : « C’est pas normal »… Dans la lignée des textes revendicatifs, citons aussi « Le lion est mort, place aux hyènes » qui parle de l’Afrique, terre d’origine des rappers du groupe. Ce titre était à la base un featuring de l’album de Wasis Diop, le chanteur du refrain. Pour leur album, Aktivist ont simplement ajouté un beat à l’instru, ce qui donne une fort belle chanson. La conscience est de mise, et c’est remarquable. On notera par exemple un titre traitant de l’état où sont les choses actuellement dans ce monde, avec Saxo, appelé « Si t’en as conscience », refrain : « Partout où je vais c’est le même problème… Donc nous restons unis pour combattre le système »
Dans « World Company » Flèche Bleue s’intéresse en solo à notre société, et l’argent qui la gouverne, sur un magnifique air de violon… Le refrain quant à lui est chanté par Karl et J’Mi.
De l’égotrip aussi
Bien sur, on trouve aussi de l’égotrip sur cet album, c’est d’ailleurs un genre abondamment traité, mais rarement de la même façon. Par exemple, « Toujours Aktif », le premier titre, est du genre à remettre les pendules à l’heure avec une production assez rapide et qui bouge pour deux couplets percutants. On a ensuite droit à un featuring de taille puisqu’il s’agit de M’Widi, tout droit sorti de Saint-Denis, qui vient épauler ses potes sur un morceau en l’honneur de leur ville d’origine : « Violation de sanctuaire ». L’instru de « Faut faire belek » est quant à lui à un bpm vraiment rapide et le sample fuse comme les phases de Kony : « J’attaque sec, si tu nous cherches je mets une pastèque / écoute ce son, il est high-tech / si je te préviens faut faire belek / avec moi faut faire avec / quand je monte sur scène je te donne le nec… ».
Ce morceau est presque un solo puisque Kader ne place que quelque phases sur le troisième couplet. En tous cas, le résultat est efficace et donne envie de se remuer. Dans « On est d’accord » ils expliquent pourquoi, aujourd’hui comme hier et demain, Aktivist reste hardcore et dans « C’est ça que je veux » ils expliquent qu’est-ce qui les pousse à faire du rap. Maintenant, c’est clair que c’est franc pour du rap céfran !
Trop long de parler de tous les morceaux, j’ai surtout traité de ceux que je préfère. Mais la liste est longue : 18 morceaux plus trois interludes orchestrées par Dj Momo, Aktivist ne se moque pas du public et n’hésite pas remplir le CD à ras-bord (80 minutes). De plus, un magnifique livret se trouve dans la pochette avec tous les lyrics et des photos. Quant aux morceaux, je l’ai dit, c’est de la qualité. Les thèmes sont très divers, ce qui est vraiment respectable ! Les vrais représentants de Saint-Denis ont enfin parlé !
