Si le premier album d’Ärsenik est considéré comme un chef d’œuvre du rap français, c’est pour plusieurs raisons. D’abord, parce que le groupe, peu connu à l’époque, débarquait avec un style nouveau, des lyrics puants la vérité, des sons et des voix qui nous déchirent les tympans accompagnés de ces petits « chh, chh » en guise de « yo, yo ». Mais c’est aussi parce que tous les morceaux du disque sont réussis, que ce soit au niveau des productions, frappantes, que des thèmes, variés. Un mélange détonant donc, qui ressemble de près à un poison, et puisqu’il n’en faut que quelques gouttes, 16 petites bombes lyricales devraient suffirent à nous mettre KO avant le dernier round. Déjà, l’intro nous met en garde, un beat sec, une boucle de piano sournoise et cette phrase, ce slogan, devenu célèbre : « Un gars à la hauteur, c’est rare comme une pute à son compte ». Vous voilà prévenus…
En effet, Ärsenik n’est pas ce qu’on pourrait appeler un groupe de variété, loin de faire dans la dentelle, ils abordent les sujets explicitement. Ne cherchez pas, « Boxe avec les mots » est bien un égotrip, mais le genre d’égotrip qui colle à terre quatre ou cinq minutes. Lino et Calbo, les deux frères en Lacoste, y vantent leur art et discipline sur beat qui frappe comme l’orage en été. On pourrait résumer le morceau par cette phrase : « Si tu kiffes pas renoi, t’écoutes pas, et puis c’est tout ! ». « Sexe, pouvoir et biftons » parle d’un sujet grave : les 3 seules motivations de ceux que l’on appelle scarla. Un bref résumé de la situation actuelle des banlieues sur une très bonne musique. « L’argent n’a pas d’odeur mon frère / Mais la femme a du flair / La jalousie ronge l’envieux comme la rouille ronge le fer / On ira tous au paradis car c’est ici l’enfer ».
Nous arrivons au premier featuring, qui est un grand nom du Secteur Ä, Passi, pour un fumage de mike explosif ! « Par où t’es rentré, je t’ai pas vu sortir » parle en fait du show business et de leur manière à eux d’y entrer : par la fenêtre et avec les frérots. « Jour 2 tonnerre » est un bon morceau qui parle de notre monde, de nos temps, l’instru accompagne fort bien le texte, puissant. Puis « Quelques gouttes suffisent » parle une fois de plus de hip hop, ou plutôt de leur rap à eux, assez réussit. On retrouve la mélodie de l’intro en compagnie d’un nouveau groupe : Armaguédon, « Bienvenue au sixième chaudron » est un autre freestyle, rassasiant et bien dosé. Par contre, on comprend difficilement la chanson qui s’est glissée entre ce morceau et « Chrysanthèmes ». Celui-ci est excellent, dédié à tous les frères partis, rappelant ainsi que la vie ne tient à rien.
Un autre morceau de qualité, « Partout la même » au refrain chanté par les Neg Marrons. L’instru et le texte sont très forts, celui-ci parle des points communs entre les différentes cités : « Tous les ghettos s’ressemblent / La merde a la même odeur partout ». Le titre suivant est un célèbre featuring de Doc Gyneco introduit par les scratches vocaux de l’homme que l’on nomme Leeroy Kesiah. « Une affaire de famille » parle du monde du hip hop, du show biz donc, et des jeunes trop ambitieux qui croient pouvoir s’en sortir seuls. Le résultat sonne légèrement dance-floor mais reste intéressant. Le meilleur est gardé pour la fin avec « Une saison blanche et sèche » (titre emprunté à un roman) qui parle de la France et de son racisme. Enfin, « Un monde parfait » est lui aussi un excellent titre qui invite à l’occasion Janik pour raconter l’ascension de Calbo et Lino qui les a mené à la gloire, sans aucun doute !
Entre show business, hip hop et difficultés quotidiennes, les thèmes varient peu mais les lyrics surprennent toujours. Mis en musique de fort belle manière, ils nous rappellent ce qui fait le rap : spontanéité, authenticité et sincérité. Tous les ingrédients sont réunis à merveille pour cette première formule de l’Ärsenik réussie. Crocodiles, survêtements blanc, tasspés et liasses de billet, le poison n’a plus aucune raison de s’en faire, la bombe est amorcée, la suite laissera des traces comme jamais dans le rap français. Maintenant tu sais, Ärsenik c’est l’groupe qui monte… Wech négro, « Les vrais amis s’font rares comme les pucelles rue St Denis ».
Si le premier album d’Ärsenik est considéré comme un chef d’œuvre du rap français, c’est pour plusieurs raisons. D’abord, parce que le groupe, peu connu à l’époque, débarquait avec un style nouveau, des lyrics puants la vérité, des sons et des voix qui nous déchirent les tympans accompagnés de ces petits « chh, chh » en guise de « yo, yo ». Mais c’est aussi parce que tous les morceaux du disque sont réussis, que ce soit au niveau des productions, frappantes, que des thèmes, variés. Un mélange détonant donc, qui ressemble de près à un poison, et puisqu’il n’en faut que quelques gouttes, 16 petites bombes lyricales devraient suffirent à nous mettre KO avant le dernier round. Déjà, l’intro nous met en garde, un beat sec, une boucle de piano sournoise et cette phrase, ce slogan, devenu célèbre : « Un gars à la hauteur, c’est rare comme une pute à son compte ». Vous voilà prévenus…
En effet, Ärsenik n’est pas ce qu’on pourrait appeler un groupe de variété, loin de faire dans la dentelle, ils abordent les sujets explicitement. Ne cherchez pas, « Boxe avec les mots » est bien un égotrip, mais le genre d’égotrip qui colle à terre quatre ou cinq minutes. Lino et Calbo, les deux frères en Lacoste, y vantent leur art et discipline sur beat qui frappe comme l’orage en été. On pourrait résumer le morceau par cette phrase : « Si tu kiffes pas renoi, t’écoutes pas, et puis c’est tout ! ». « Sexe, pouvoir et biftons » parle d’un sujet grave : les 3 seules motivations de ceux que l’on appelle scarla. Un bref résumé de la situation actuelle des banlieues sur une très bonne musique. « L’argent n’a pas d’odeur mon frère / Mais la femme a du flair / La jalousie ronge l’envieux comme la rouille ronge le fer / On ira tous au paradis car c’est ici l’enfer ».
Nous arrivons au premier featuring, qui est un grand nom du Secteur Ä, Passi, pour un fumage de mike explosif ! « Par où t’es rentré, je t’ai pas vu sortir » parle en fait du show business et de leur manière à eux d’y entrer : par la fenêtre et avec les frérots. « Jour 2 tonnerre » est un bon morceau qui parle de notre monde, de nos temps, l’instru accompagne fort bien le texte, puissant. Puis « Quelques gouttes suffisent » parle une fois de plus de hip hop, ou plutôt de leur rap à eux, assez réussit. On retrouve la mélodie de l’intro en compagnie d’un nouveau groupe : Armaguédon, « Bienvenue au sixième chaudron » est un autre freestyle, rassasiant et bien dosé. Par contre, on comprend difficilement la chanson qui s’est glissée entre ce morceau et « Chrysanthèmes ». Celui-ci est excellent, dédié à tous les frères partis, rappelant ainsi que la vie ne tient à rien.
Un autre morceau de qualité, « Partout la même » au refrain chanté par les Neg Marrons. L’instru et le texte sont très forts, celui-ci parle des points communs entre les différentes cités : « Tous les ghettos s’ressemblent / La merde a la même odeur partout ». Le titre suivant est un célèbre featuring de Doc Gyneco introduit par les scratches vocaux de l’homme que l’on nomme Leeroy Kesiah. « Une affaire de famille » parle du monde du hip hop, du show biz donc, et des jeunes trop ambitieux qui croient pouvoir s’en sortir seuls. Le résultat sonne légèrement dance-floor mais reste intéressant. Le meilleur est gardé pour la fin avec « Une saison blanche et sèche » (titre emprunté à un roman) qui parle de la France et de son racisme. Enfin, « Un monde parfait » est lui aussi un excellent titre qui invite à l’occasion Janik pour raconter l’ascension de Calbo et Lino qui les a mené à la gloire, sans aucun doute !
Entre show business, hip hop et difficultés quotidiennes, les thèmes varient peu mais les lyrics surprennent toujours. Mis en musique de fort belle manière, ils nous rappellent ce qui fait le rap : spontanéité, authenticité et sincérité. Tous les ingrédients sont réunis à merveille pour cette première formule de l’Ärsenik réussie. Crocodiles, survêtements blanc, tasspés et liasses de billet, le poison n’a plus aucune raison de s’en faire, la bombe est amorcée, la suite laissera des traces comme jamais dans le rap français. Maintenant tu sais, Ärsenik c’est l’groupe qui monte… Wech négro, « Les vrais amis s’font rares comme les pucelles rue St Denis ».