De La Soul – Art Official Intelligence: Mosaic Thump
novembre 1, 2001 (No Comments) by Wrong pour la Balafre Africaine

De La Soul – Art Official Intelligence10 ans de carrière, 5 albums, un mini split, une désaffection progressive du public, un premier album platine 10 piges après sa sortie, bref une histoire bien remplie pour les légendaires De La Soul, précurseurs de la face tranquille du hip-hop; celle qui laisse de côté les guns et les tronches déformées des pochettes de disques pour se concentrer sur la créativité et la spontanéité. Alors que leur dernier album avait déçu nombre de leurs fans (un album qui confirmait « officiellement » leur baisse de régime) dire que cet Art Official Intelligence est attendu est aussi évident que la gruge aux élections algériennes.

La première chose qui vient à l’esprit est bien sûr la comparaison par rapport à 3 Feet High and Rising, leur premier album, un disque révolutionnaire, qui mettait en place de façon magistrale toutes les bases de leur système, composé de sons inédits, d’attitudes peinardes et d’inventivité de tous les instants. Autant assassiner tout de suite le suspense, cet « AOI » n’égale pas ce classique intemporel mais reste cependant largement supérieur à leurs deux derniers albums, et ceci, en bouleversant quelque peu leur système.

A la premier écoute, la chose qui choque est la contemporanéité des beats. Sans verser dans la copie des nouvelles stars des studios, les productions virent le pendant « chimie » des deux premiers albums pour se laisser bercer par un côté plus proche de l’innovation progressive, laissant les samples bizarres dominer l’ensemble sans que le grand public ne soit choqué pour autant. Ce qui donne un album accessible et c’est une première pour un album des De La Soul. Une idée confirmée par le premier single « Oooh », mini bombe logique parée à user les baskets sur les dancefloors mondiaux tant le beat est évident, le featuring de Redman puissant ne faisant qu’apporter du poids à un morceau déjà réussi.

Il en va de même pour « All good ? « , qui laisse la diva revenue des limbes de la soul, la sublime Chaka Khan, se laisser porter par un instru ultra basique mais aussi terriblement efficace, la basse et les kits de batterie n’étant ici accompagnés que d’une guitare mais cette dernière reste collée au crâne comme une nympho en manque. La recette marche parfaitement mais n’a plus grand chose à voir avec les poussées d’adrénaline que nous procuraient des morceaux comme « Say no go » ou « The magic number ».

En fait, ce qui rend cet album si attrayant est que justement, il ne tente pas l’impossible (c’est à dire égaler un classique) ce qui nous permet d’apprécier pleinement les réussites évidentes de l’album. On notera donc la courte mais intense apparition de Busy Bee sur « Word from the Chief Rocker » qui fait bien plaisir, « Copa(Cabanga) » qui se laisse écouter tranquillement et qui permet de décompresser de manière aérienne face au lourdingue « With me », pas raté mais trop long à la détente. Dans le registre « Cavalerie de Samurai » on se doit de citer également « I.c. y’all » featuring Busta Rhymes, qui se rapproche d’une vibe presque avant-gardiste, le beat se rapprochant du minimalisme qui pourrait dominer le hip-hop dans quelques temps.

Dernière preuve du renouvellement du concept De La Soul, l’abondance de featuring (très rares sur les précédents albums) venus apporter ce qu’il faut de flows techniques pour contrebalancer le classicisme des prestations des pépés de Tommy Boy. On citera donc en vrac Redman, Busta Rhymes, Freddie Foxx, Xzibit, sans oublier les apparitions cachées de Pharoahe Monch, Phife et Blackthought. Un nombre conséquent de soldats alliés venus prêter main forte et surtout montrer leur respect à ces anciens qui prouvent que l’envie ne meurt pas avec les ans.

Que dire de plus si ce n’est de se laisser tenter tranquillement par cet excellent album qui fait tremper la carrière des De La Soul dans une eau de jouvence salvatrice. Pour de nombreux protagonistes de la scène hip-hop, dix piges c’est huit de trop pour avoir une reconnaissance minimale. Pour les De La Soul, 10 piges c’est 10 piges de sons hors normes aptes à faire bouger les têtes et raviver les penchants Old School du milieu,pour ne pas oublier que sans précurseurs, sans parrains de la rime, pas de hip-hop. Ils le disaient eux-mêmes en 1991: De La Soul is Dead. Mais ceux qui les avaient enterré sont en train de creuser leurs propres tombes.

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De La Soul – Art Official Intelligence: Mosaic Thump
novembre 1, 2001 (No Comments) by Wrong pour la Balafre Africaine

De La Soul – Art Official Intelligence10 ans de carrière, 5 albums, un mini split, une désaffection progressive du public, un premier album platine 10 piges après sa sortie, bref une histoire bien remplie pour les légendaires De La Soul, précurseurs de la face tranquille du hip-hop; celle qui laisse de côté les guns et les tronches déformées des pochettes de disques pour se concentrer sur la créativité et la spontanéité. Alors que leur dernier album avait déçu nombre de leurs fans (un album qui confirmait « officiellement » leur baisse de régime) dire que cet Art Official Intelligence est attendu est aussi évident que la gruge aux élections algériennes.

La première chose qui vient à l’esprit est bien sûr la comparaison par rapport à 3 Feet High and Rising, leur premier album, un disque révolutionnaire, qui mettait en place de façon magistrale toutes les bases de leur système, composé de sons inédits, d’attitudes peinardes et d’inventivité de tous les instants. Autant assassiner tout de suite le suspense, cet « AOI » n’égale pas ce classique intemporel mais reste cependant largement supérieur à leurs deux derniers albums, et ceci, en bouleversant quelque peu leur système.

A la premier écoute, la chose qui choque est la contemporanéité des beats. Sans verser dans la copie des nouvelles stars des studios, les productions virent le pendant « chimie » des deux premiers albums pour se laisser bercer par un côté plus proche de l’innovation progressive, laissant les samples bizarres dominer l’ensemble sans que le grand public ne soit choqué pour autant. Ce qui donne un album accessible et c’est une première pour un album des De La Soul. Une idée confirmée par le premier single « Oooh », mini bombe logique parée à user les baskets sur les dancefloors mondiaux tant le beat est évident, le featuring de Redman puissant ne faisant qu’apporter du poids à un morceau déjà réussi.

Il en va de même pour « All good ? « , qui laisse la diva revenue des limbes de la soul, la sublime Chaka Khan, se laisser porter par un instru ultra basique mais aussi terriblement efficace, la basse et les kits de batterie n’étant ici accompagnés que d’une guitare mais cette dernière reste collée au crâne comme une nympho en manque. La recette marche parfaitement mais n’a plus grand chose à voir avec les poussées d’adrénaline que nous procuraient des morceaux comme « Say no go » ou « The magic number ».

En fait, ce qui rend cet album si attrayant est que justement, il ne tente pas l’impossible (c’est à dire égaler un classique) ce qui nous permet d’apprécier pleinement les réussites évidentes de l’album. On notera donc la courte mais intense apparition de Busy Bee sur « Word from the Chief Rocker » qui fait bien plaisir, « Copa(Cabanga) » qui se laisse écouter tranquillement et qui permet de décompresser de manière aérienne face au lourdingue « With me », pas raté mais trop long à la détente. Dans le registre « Cavalerie de Samurai » on se doit de citer également « I.c. y’all » featuring Busta Rhymes, qui se rapproche d’une vibe presque avant-gardiste, le beat se rapprochant du minimalisme qui pourrait dominer le hip-hop dans quelques temps.

Dernière preuve du renouvellement du concept De La Soul, l’abondance de featuring (très rares sur les précédents albums) venus apporter ce qu’il faut de flows techniques pour contrebalancer le classicisme des prestations des pépés de Tommy Boy. On citera donc en vrac Redman, Busta Rhymes, Freddie Foxx, Xzibit, sans oublier les apparitions cachées de Pharoahe Monch, Phife et Blackthought. Un nombre conséquent de soldats alliés venus prêter main forte et surtout montrer leur respect à ces anciens qui prouvent que l’envie ne meurt pas avec les ans.

Que dire de plus si ce n’est de se laisser tenter tranquillement par cet excellent album qui fait tremper la carrière des De La Soul dans une eau de jouvence salvatrice. Pour de nombreux protagonistes de la scène hip-hop, dix piges c’est huit de trop pour avoir une reconnaissance minimale. Pour les De La Soul, 10 piges c’est 10 piges de sons hors normes aptes à faire bouger les têtes et raviver les penchants Old School du milieu,pour ne pas oublier que sans précurseurs, sans parrains de la rime, pas de hip-hop. Ils le disaient eux-mêmes en 1991: De La Soul is Dead. Mais ceux qui les avaient enterré sont en train de creuser leurs propres tombes.

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