La French, le film de mafia à la Française
décembre 5, 2014 (No Comments) by Bongo

Marseillais d’origine, le réalisateur Cédric Jimenez s’attaque à un gros dossier de l’histoire policière française. Dans les années 70 et 80, un parrain nommé Gaëtan Zampa fait régner la terreur dans la cité phocéenne. Un jeune magistrat arrivant de Metz, Pierre Michel, est déterminé à avoir sa tête et à démanteler son réseau, qui exporte l’héroïne par tonnes aux Etats-Unis par bateau.

La French Connection n’était pas qu’une « simple » organisation, mais un ensemble de réseaux organisés autour du trafic de drogue. Important la morphine-base de l’Orient, ces « voyous » fabriquaient l’héroïne dans des laboratoires implantés majoritairement dans le sud de la France. Et appliquaient des méthodes dignes des pires mafias italiennes pour s’assurer des revenus juteux.

En pleine force de l’âge, Jean Dujardin est convainquant dans son rôle de magistrat pour mineurs muté au grand banditisme et très sensible à la question de la drogue chez les jeunes. Pierre Michel prenait en effet son métier tellement à coeur qu’il n’hésitait pas à prendre part à certaines filatures, ce qu’on voit bien dans le film, même s’il est « librement inspiré de faits réels ».

Un duo rodé

Dujardin LelloucheGilles Lellouche à qui il donne la réplique est aussi très bon en parrain de la mafia marseillaise. Ce n’est pas la première fois que les deux acteurs se retrouvent côte à côte face à la caméra. On a en effet pu les voir jouer ensemble dans « Les Petits Mouchoirs » et « Les Infidèles », deux très bons films. Quant à « La French » qui les réunit une fois de plus, on peut dire qu’il est plutôt réussi.

Le reste du casting mérite aussi une mention avec un Benoit Magimel surprenant dans le rôle du brigand Le Fou, rescapé de plusieurs balles dans le corps, ou la pulpeuse Mélanie Doutey dans le rôle de Christiane, la compagne du parrain. Mais aussi Guillaume Gouix, flic honnête parmi les ripoux au sein d’un réseau qui remonte jusqu’au maire puis ministre de l’Intérieur Gaston Deferre.

Les 2h15 passent sans qu’on s’en aperçoive tant l’action est riche et la tension constante. Il est intéressant, d’un côté comme de l’autre, juge ou bandit, de voir que tous restent des hommes, avec des préoccupations pas si éloignées des notres, et des vies de famille, avec des enfants à élever, tant bien que mal ! Et si c’est l’instinct de puissance qui les guide, ils gardent leurs faiblesses.

Le film est servi par une bonne B.O avec notamment à la fin la version française du « Bang Bang » de Sheila datant de 1966. La même année, une certaine Nancy Sinatra l’interprétait à sa façon de l’autre côté de l’Atlantique, version qu’on a pu entendre dans « Kill Bill » de Quentin Tarantino, tout aussi violent dans son genre !

Loin des films de mafia à l’américaine, qui donnent davantage dans le spectacle que dans l’historique, Jimenez réussit le pari osé de mettre de la finesse dans le genre, et le fait avec brio, dans une réalisation soignée, dynamique, esthétique et captivante. Finesse qui n’empêche d’ailleurs pas le sang et la violence, de rigueur dans ce genre de scénario on l’admettra.

Petit, on me racontait l’histoire de truands, de boss
Qui pouvaient saigner trois mecs puis bouffer des pâtes en sauce
Scarface, le film, est sorti, puis il a vrillé l’esprit
De beaucoup de monde et moi y compris
Tu venais voir chez moi, on te disait « Entra, entra, Pana
Bienvenue chez Tony Montana »

Akhenaton – La Cosca

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La French, le film de mafia à la Française
décembre 5, 2014 (No Comments) by Bongo

Marseillais d’origine, le réalisateur Cédric Jimenez s’attaque à un gros dossier de l’histoire policière française. Dans les années 70 et 80, un parrain nommé Gaëtan Zampa fait régner la terreur dans la cité phocéenne. Un jeune magistrat arrivant de Metz, Pierre Michel, est déterminé à avoir sa tête et à démanteler son réseau, qui exporte l’héroïne par tonnes aux Etats-Unis par bateau.

La French Connection n’était pas qu’une « simple » organisation, mais un ensemble de réseaux organisés autour du trafic de drogue. Important la morphine-base de l’Orient, ces « voyous » fabriquaient l’héroïne dans des laboratoires implantés majoritairement dans le sud de la France. Et appliquaient des méthodes dignes des pires mafias italiennes pour s’assurer des revenus juteux.

En pleine force de l’âge, Jean Dujardin est convainquant dans son rôle de magistrat pour mineurs muté au grand banditisme et très sensible à la question de la drogue chez les jeunes. Pierre Michel prenait en effet son métier tellement à coeur qu’il n’hésitait pas à prendre part à certaines filatures, ce qu’on voit bien dans le film, même s’il est « librement inspiré de faits réels ».

Un duo rodé

Dujardin LelloucheGilles Lellouche à qui il donne la réplique est aussi très bon en parrain de la mafia marseillaise. Ce n’est pas la première fois que les deux acteurs se retrouvent côte à côte face à la caméra. On a en effet pu les voir jouer ensemble dans « Les Petits Mouchoirs » et « Les Infidèles », deux très bons films. Quant à « La French » qui les réunit une fois de plus, on peut dire qu’il est plutôt réussi.

Le reste du casting mérite aussi une mention avec un Benoit Magimel surprenant dans le rôle du brigand Le Fou, rescapé de plusieurs balles dans le corps, ou la pulpeuse Mélanie Doutey dans le rôle de Christiane, la compagne du parrain. Mais aussi Guillaume Gouix, flic honnête parmi les ripoux au sein d’un réseau qui remonte jusqu’au maire puis ministre de l’Intérieur Gaston Deferre.

Les 2h15 passent sans qu’on s’en aperçoive tant l’action est riche et la tension constante. Il est intéressant, d’un côté comme de l’autre, juge ou bandit, de voir que tous restent des hommes, avec des préoccupations pas si éloignées des notres, et des vies de famille, avec des enfants à élever, tant bien que mal ! Et si c’est l’instinct de puissance qui les guide, ils gardent leurs faiblesses.

Le film est servi par une bonne B.O avec notamment à la fin la version française du « Bang Bang » de Sheila datant de 1966. La même année, une certaine Nancy Sinatra l’interprétait à sa façon de l’autre côté de l’Atlantique, version qu’on a pu entendre dans « Kill Bill » de Quentin Tarantino, tout aussi violent dans son genre !

Loin des films de mafia à l’américaine, qui donnent davantage dans le spectacle que dans l’historique, Jimenez réussit le pari osé de mettre de la finesse dans le genre, et le fait avec brio, dans une réalisation soignée, dynamique, esthétique et captivante. Finesse qui n’empêche d’ailleurs pas le sang et la violence, de rigueur dans ce genre de scénario on l’admettra.

Petit, on me racontait l’histoire de truands, de boss
Qui pouvaient saigner trois mecs puis bouffer des pâtes en sauce
Scarface, le film, est sorti, puis il a vrillé l’esprit
De beaucoup de monde et moi y compris
Tu venais voir chez moi, on te disait « Entra, entra, Pana
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