Shamsia Hassani, du street art féministe en Afghanistan
décembre 3, 2014 (No Comments) by Blvck Zez

Shamsia Hassani, première afghane à se lancer dans le street art, s’érige aujourd’hui en porte parole de la cause féministe en Afghanistan. Diplômée des Beaux-Arts de l’Université de Kaboul, elle a voulu rendre son art disponible à tous pour prouver qu’il était plus fort que la guerre.

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Des réactions mitigées

C’est en 2010 qu’elle découvre le street art. Elle est en effet impressionné par le travail de la britannique Chu (venue donner un cours), et décide alors de « colorer les mauvais souvenirs de la guerre sur les murs pour l’effacer de l’esprit des personnes« , comme elle le raconte à Art Radar Journal. Une initiative qui ne s’est pas fait sans heurts. Si le graffiti est légal en Afghanistan, elle a dû affronter l’étroitesse d’esprit des gens, peu familier avec le street art. Entre ceux qui lui reprochent de « salir les murs », et ceux qui condamnent un art « non islamique », beaucoup de gens se sont en effet opposé à son travail, comme elle l’explique à The Independant : « Des gens m’encerclent et me donnent l’ordre d’arrêter ou m’insultent. (…) C’est difficile, voire impossible de continuer dans le street art à Kaboul, mais ce n’est pas le risque qui m’arrêtera.« 

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Mais elle n’a pas rencontré que de l’hostilité dans le regard des passants. Certains curieux s’arrêtent pour lui poser des questions, et de plus en plus d’artistes afghans ont commencé à s’intéresser à son travail. Un engouement qu’elle développe en donnant des cours à l’Université de Kaboul, où elle a lancé un atelier sur le street art. Elle souhaite ainsi « introduire cet art dans [son] pays et faire en sorte que les gens le découvre et soient plus ouvert d’esprit. (…)  L’art moderne est un concept nouveau ici. Les Afghans sont contre. Ils disent que c’est quelque chose que font les occidentaux. Pour moi, si l’artiste est afghan, alors le concept est afghan« . Une initiative qui a su séduire un public, donnant vie à une scène afghane en plein renouveau après des années de guerre.

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Un message optimiste et accessible

Ravagée par les conflits, Kaboul panse aujourd’hui ses plaies. Un rétablissement auquel elle participe : « Littéralement, mes graffitis couvrent les effets destructeurs de la guerre, les surfaces abîmées et les impacts de balles. Les gens regardent ces constructions de manières différente. » À l’image des bâtiments, c’est toute la société afghane qui est en reconstruction, et elle souhaite ne plus y voir les femmes cantonnées au statut d’anonymes. Alors qu’elles souffrent toujours d’inégalités et d’un accès difficile à l’éducation, Shamsia Hassani veut faire changer les esprits : « Je veux montrer que les femmes sont de retour dans la société afghane de manière plus forte. Une femme nouvelle, une femme pleine d’énergie, qui veut repartir à zéro. Vous pouvez voir cela dans mes oeuvres. Je les peins plus grandes que nature. Je veux que les personnes les regardent différemment. » Très présentes dans ses graffitis, les femmes y sont souvent représentées en mouvements, avec des couleurs vives et douces comme le bleu et le violet. Des images positives qui correspondent à un message plein d’espoir : « Je suis optimiste, bien que des fois je vois l’état du pays je et me dis que je ne devrais pas. Je vois l’Afghanistan comme une victime de  la guerre – maintenant qu’elle il ressuscitée, il est comme un enfant qui a besoin de tout l’aide possible. Je reste optimiste. Il le faut.« 

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À l’instar de ces artistes qui ont choisi de s’exprimer sans en avoir la permission, Shamsia Hassani porte un message universel. Son combat contre l’oppression des femmes a ainsi fait le tour du monde, en étant notamment nominée au Artracker Awards cette année.

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Shamsia Hassani, du street art féministe en Afghanistan
décembre 3, 2014 (No Comments) by Blvck Zez

Shamsia Hassani, première afghane à se lancer dans le street art, s’érige aujourd’hui en porte parole de la cause féministe en Afghanistan. Diplômée des Beaux-Arts de l’Université de Kaboul, elle a voulu rendre son art disponible à tous pour prouver qu’il était plus fort que la guerre.

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Des réactions mitigées

C’est en 2010 qu’elle découvre le street art. Elle est en effet impressionné par le travail de la britannique Chu (venue donner un cours), et décide alors de « colorer les mauvais souvenirs de la guerre sur les murs pour l’effacer de l’esprit des personnes« , comme elle le raconte à Art Radar Journal. Une initiative qui ne s’est pas fait sans heurts. Si le graffiti est légal en Afghanistan, elle a dû affronter l’étroitesse d’esprit des gens, peu familier avec le street art. Entre ceux qui lui reprochent de « salir les murs », et ceux qui condamnent un art « non islamique », beaucoup de gens se sont en effet opposé à son travail, comme elle l’explique à The Independant : « Des gens m’encerclent et me donnent l’ordre d’arrêter ou m’insultent. (…) C’est difficile, voire impossible de continuer dans le street art à Kaboul, mais ce n’est pas le risque qui m’arrêtera.« 

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Mais elle n’a pas rencontré que de l’hostilité dans le regard des passants. Certains curieux s’arrêtent pour lui poser des questions, et de plus en plus d’artistes afghans ont commencé à s’intéresser à son travail. Un engouement qu’elle développe en donnant des cours à l’Université de Kaboul, où elle a lancé un atelier sur le street art. Elle souhaite ainsi « introduire cet art dans [son] pays et faire en sorte que les gens le découvre et soient plus ouvert d’esprit. (…)  L’art moderne est un concept nouveau ici. Les Afghans sont contre. Ils disent que c’est quelque chose que font les occidentaux. Pour moi, si l’artiste est afghan, alors le concept est afghan« . Une initiative qui a su séduire un public, donnant vie à une scène afghane en plein renouveau après des années de guerre.

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Un message optimiste et accessible

Ravagée par les conflits, Kaboul panse aujourd’hui ses plaies. Un rétablissement auquel elle participe : « Littéralement, mes graffitis couvrent les effets destructeurs de la guerre, les surfaces abîmées et les impacts de balles. Les gens regardent ces constructions de manières différente. » À l’image des bâtiments, c’est toute la société afghane qui est en reconstruction, et elle souhaite ne plus y voir les femmes cantonnées au statut d’anonymes. Alors qu’elles souffrent toujours d’inégalités et d’un accès difficile à l’éducation, Shamsia Hassani veut faire changer les esprits : « Je veux montrer que les femmes sont de retour dans la société afghane de manière plus forte. Une femme nouvelle, une femme pleine d’énergie, qui veut repartir à zéro. Vous pouvez voir cela dans mes oeuvres. Je les peins plus grandes que nature. Je veux que les personnes les regardent différemment. » Très présentes dans ses graffitis, les femmes y sont souvent représentées en mouvements, avec des couleurs vives et douces comme le bleu et le violet. Des images positives qui correspondent à un message plein d’espoir : « Je suis optimiste, bien que des fois je vois l’état du pays je et me dis que je ne devrais pas. Je vois l’Afghanistan comme une victime de  la guerre – maintenant qu’elle il ressuscitée, il est comme un enfant qui a besoin de tout l’aide possible. Je reste optimiste. Il le faut.« 

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À l’instar de ces artistes qui ont choisi de s’exprimer sans en avoir la permission, Shamsia Hassani porte un message universel. Son combat contre l’oppression des femmes a ainsi fait le tour du monde, en étant notamment nominée au Artracker Awards cette année.

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