Finalement ! La délivrance du peuple Québecois en matière de rap d’ici est finalement arrivée, dirigée par le très actif 2 Faces le Gémeaux et son label « Parental Advisory Explicit Productions ». Le nouveau bijou du Gémeaux s’intitule « Berceau de l’Amérique », une compilation qui fait découvrir l’underground à ceux qui en ignoraient jusqu’à l’existence.
14 titres pour un ensemble qui frappe et qui regroupe plusieurs styles de rap, de l’anglais au français, des habitués jusqu’aux novices. Sans perdre plus de temps sur les détails techniques, procédons à la description des pistes.
La compil’ débute avec le talentueux DJ Nerve et une introduction parfaite, qui évoque un peu les performances de DJ Muggs sur « Soul Assassins », d’une façon plus adaptée au hip-hop de notre période. Ensuite, le groupe qui se veut de plus en plus présent sur la scène québécoise, Muzion, arrive avec un morceau travaillé à la perfection, un classique instantané du rap dont les gens se rappelleront pour longtemps. La pièce s’intitule « Tu veux hate? », et traite des gens qui jalousent le succès des artistes, le tout sur un sample de classique stratégiquement choisi pour s’incruster dans votre mémoire.
En troisième place figure le morceau « Rollin’ wit’ us » du groupe Mad Finesse, formation qui oeuvre dans l’underground depuis un bon moment déjà avec à sa tête le producteur renommé Mr. Vane. La pièce est acceptable, elle ne figure pas parmi les bombes de l’album mais elle a quand même un certain poids. Cette dernière est suivie d’un morceau spectaculaire de la part du rappeur qui nous a offert l’inoubliable « Vous écoutez« , le montréalais King. Sa dernière oeuvre s’intitule « Les vrais soldats » et, encore une fois, King prouve à tous qu’il en fait partie, des vrais.
Cinquième place: une seconde oeuvre de DJ Nerve, une interlude intitulée « Premier délit » nous introduit merveilleusement ce que je qualifierais de LA bombe de l’album… « Qu’est-ce tu veux? », de La Structure. Dans mon cas, ce duo constitue la révélation de l’année 1999 dans le domaine du rap québécois. La compilation « Berceau de l’Amérique » se trouverait grandement affectée si Luwee le Métroman et Saïmon (La Structure) n’apportaient pas leur touche jeune et rafraîchissante en donnant à tous leur vision du rap sur ce morceau incroyable.
L’enchaînement se fait en douceur pour arriver sur la piste 7, le track de 2 Faces le Gémeaux appelé « Incroyable mais vrai… »: 2 Faces à son meilleur, excellente performance du membre de l’ex-Constellation. Cette piste est suivie par des vétérans de l’underground, le groupe Overproof, qui nous livre une pièce intéressante quoiqu’inappropriée pour cette compilation dû à ses tendances un peu trop « old school » et inutilement amères et agressives.
« Rien n’est certain dans le rap »
Vice Verset est le groupe qui figure en neuvième place avec « L’addition », un morceau standard pour ce que ce groupe est habitué de produire, et qui se passe malheureusement de commentaires. Comble de mauvaises nouvelles, le morceau qui suit poursuit son trajet à travers les terres mornes de la médiocrité grâce au groupe La Tacktika et sa pièce « Taktik nordik ». Sans commentaires.
Heureusement, l’album reprend de son entrain initial, un grand merci à DJ Nerve et sa deuxième interlude, « Récidive ». Ce morceau introduit ce que je croyais une impossibilité dans le monde du rap… un morceau d‘Onze, deuxième membre de l’ex-Constellation, qui assure vraiment trop, qui dépasse toute attente de ce MC que je considérais comme un boulet au pied du Gémeaux. « Trop de jours de pluie… » prouve une fois de plus que rien n’est certain dans le rap. Après avoir écouté ce morceau, je suis convaincu qu’un retour aux sources est possible pour quiconque possédant un minimum de volonté… qui sait, nous verrons peut-être Gynéco effectuant un retour au vrai rap!
Cette bombe en est suivie d’une autre de la part de Canox (qui, apparemment, désire maintenant se faire appeler O’Eternal), un partenaire de longue date du Gémeaux. Les performances de ce dernier sont toujours impeccables, et je n’ai aucune critique à formuler sur celle-ci. Le rappeur anglais défonce comme à l’habitude.
Malheureusement, cette merveilleuse compilation se termine avec une des pires atrocités de l’histoire du rap, tous pays confondus. Je n’ai aucune idée de comment cette pourriture a réussi à se retrouver sur cet album, mais j’encourage fortement à quiconque a suggéré les Cat Burglaz pour cette compilation à consulter un psychologue. « The balance of the Cat Burglaz » sonne comme une des mauvaises chansons sur un album de Sir Mix-A-Lot des années ’80.
En somme, en dépit de ses quelques petites déceptions, cette compilation vaut définitivement la peine d’être écoutée, et les bombes font lourdement pencher la balance du côté du chef d’oeuvre, même en considérant les quelques piètres performances. Un must!
KorE
Finalement ! La délivrance du peuple Québecois en matière de rap d’ici est finalement arrivée, dirigée par le très actif 2 Faces le Gémeaux et son label « Parental Advisory Explicit Productions ». Le nouveau bijou du Gémeaux s’intitule « Berceau de l’Amérique », une compilation qui fait découvrir l’underground à ceux qui en ignoraient jusqu’à l’existence.
14 titres pour un ensemble qui frappe et qui regroupe plusieurs styles de rap, de l’anglais au français, des habitués jusqu’aux novices. Sans perdre plus de temps sur les détails techniques, procédons à la description des pistes.
La compil’ débute avec le talentueux DJ Nerve et une introduction parfaite, qui évoque un peu les performances de DJ Muggs sur « Soul Assassins », d’une façon plus adaptée au hip-hop de notre période. Ensuite, le groupe qui se veut de plus en plus présent sur la scène québécoise, Muzion, arrive avec un morceau travaillé à la perfection, un classique instantané du rap dont les gens se rappelleront pour longtemps. La pièce s’intitule « Tu veux hate? », et traite des gens qui jalousent le succès des artistes, le tout sur un sample de classique stratégiquement choisi pour s’incruster dans votre mémoire.
En troisième place figure le morceau « Rollin’ wit’ us » du groupe Mad Finesse, formation qui oeuvre dans l’underground depuis un bon moment déjà avec à sa tête le producteur renommé Mr. Vane. La pièce est acceptable, elle ne figure pas parmi les bombes de l’album mais elle a quand même un certain poids. Cette dernière est suivie d’un morceau spectaculaire de la part du rappeur qui nous a offert l’inoubliable « Vous écoutez« , le montréalais King. Sa dernière oeuvre s’intitule « Les vrais soldats » et, encore une fois, King prouve à tous qu’il en fait partie, des vrais.
Cinquième place: une seconde oeuvre de DJ Nerve, une interlude intitulée « Premier délit » nous introduit merveilleusement ce que je qualifierais de LA bombe de l’album… « Qu’est-ce tu veux? », de La Structure. Dans mon cas, ce duo constitue la révélation de l’année 1999 dans le domaine du rap québécois. La compilation « Berceau de l’Amérique » se trouverait grandement affectée si Luwee le Métroman et Saïmon (La Structure) n’apportaient pas leur touche jeune et rafraîchissante en donnant à tous leur vision du rap sur ce morceau incroyable.
L’enchaînement se fait en douceur pour arriver sur la piste 7, le track de 2 Faces le Gémeaux appelé « Incroyable mais vrai… »: 2 Faces à son meilleur, excellente performance du membre de l’ex-Constellation. Cette piste est suivie par des vétérans de l’underground, le groupe Overproof, qui nous livre une pièce intéressante quoiqu’inappropriée pour cette compilation dû à ses tendances un peu trop « old school » et inutilement amères et agressives.
« Rien n’est certain dans le rap »
Vice Verset est le groupe qui figure en neuvième place avec « L’addition », un morceau standard pour ce que ce groupe est habitué de produire, et qui se passe malheureusement de commentaires. Comble de mauvaises nouvelles, le morceau qui suit poursuit son trajet à travers les terres mornes de la médiocrité grâce au groupe La Tacktika et sa pièce « Taktik nordik ». Sans commentaires.
Heureusement, l’album reprend de son entrain initial, un grand merci à DJ Nerve et sa deuxième interlude, « Récidive ». Ce morceau introduit ce que je croyais une impossibilité dans le monde du rap… un morceau d‘Onze, deuxième membre de l’ex-Constellation, qui assure vraiment trop, qui dépasse toute attente de ce MC que je considérais comme un boulet au pied du Gémeaux. « Trop de jours de pluie… » prouve une fois de plus que rien n’est certain dans le rap. Après avoir écouté ce morceau, je suis convaincu qu’un retour aux sources est possible pour quiconque possédant un minimum de volonté… qui sait, nous verrons peut-être Gynéco effectuant un retour au vrai rap!
Cette bombe en est suivie d’une autre de la part de Canox (qui, apparemment, désire maintenant se faire appeler O’Eternal), un partenaire de longue date du Gémeaux. Les performances de ce dernier sont toujours impeccables, et je n’ai aucune critique à formuler sur celle-ci. Le rappeur anglais défonce comme à l’habitude.
Malheureusement, cette merveilleuse compilation se termine avec une des pires atrocités de l’histoire du rap, tous pays confondus. Je n’ai aucune idée de comment cette pourriture a réussi à se retrouver sur cet album, mais j’encourage fortement à quiconque a suggéré les Cat Burglaz pour cette compilation à consulter un psychologue. « The balance of the Cat Burglaz » sonne comme une des mauvaises chansons sur un album de Sir Mix-A-Lot des années ’80.
En somme, en dépit de ses quelques petites déceptions, cette compilation vaut définitivement la peine d’être écoutée, et les bombes font lourdement pencher la balance du côté du chef d’oeuvre, même en considérant les quelques piètres performances. Un must!
KorE