Astro ODV
mai 16, 2012 (No Comments) by Tarek // Paris Tonkar

À quel moment as-tu vu tes premiers tags et tes premiers graffes ?

Originaire de la banlieue nord, c’est tout petit que j’ai vu mes premiers graffes… Sûrement ceux de Vice, Espion, les 3HC qui étaient déjà bien présents dans mon quartier.

Quand as-tu commencé et où ?

Il y a une dizaine d’années, j’ai commencé à tagger et quelque temps après à graffer (Rires)… C’était en vacances dans le Sud, il y a donc 10 ans, avec mes potes, Esty et Pyor. Après une bonne soirée plutôt bien arrosée, sur un délire, on a posé nos premiers geutas à l’arrache dans une gare… Et c’était parti ! De là, je ne me suis quasiment jamais arrêté de peindre… J’ai eu un premier blaze : c’était Gbou, mais bon… Sommes-nous obligés d’en parler ? (Rires) Puis très vite, je suis passé à Astro.

Et ensuite ?

Lorsque j’ai commencé à peindre, je ne connaissais pas grand-chose de ce milieu… Je faisais principalement du vandale. Peu à peu, Esty m’a fait découvrir quelques endroits où il était possible de peindre à la cool puis ensuite un spot s’est ouvert tout prêt de chez moi : le CFA. J’ai squatté ce lieu pendant un moment avec Kanos, Gizmo, Nels, Ankor, les 3HC et les SAC étaient très présents sur ce terrain. Quelque temps après, je rencontre Desy des NMI qui graffait déjà depuis un très long moment. Il m’a donc appris beaucoup de choses sur le graffiti, aussi bien sur sa pratique que sur ses codes et son histoire. Ensuite, je me suis enfermé dans un spot pendant 3 ou 4 ans pour bosser tranquillement, évoluer et trouver un style…

Quel est selon toi le ou les premiers tagueurs dans ta ville ?

Hum… Je ne sais pas trop : peut être Vice MPV ou Espion. Je ne sais pas trop, je suis sûrement trop jeune pour le savoir.

Peux-tu nous parler de ton crew ?

Mon premier crew est le ODV, un groupe d’amis avant toute chose. Dans les années 2000, Goujat et Pyor décident de créer ce crew, mais ce n’est que bien des années plus tard que je l’intègre officiellement. En 2005, il me semble… Peu à peu, le crew s’agrandit, nous sommes maintenant environ une vingtaine. On se connaît tous et nous passons aussi bien des soirées à boire des bières que des journées à peindre sur les « wall ».

As-tu une anecdote bizarre à nous raconter ?

Ça se passe à Los Angeles, au mur de Venice beach… On arrive là-bas avec Kanos et deux locaux de LA qui nous avaient prévenus que c’était un peu spécial là-bas. Effectivement, arrivés devant le mur, on trouve un stand avec un « man » qui est là pour gérer le spot, truc de fou ! Il te fait remplir toute une fiche d’informations et te laisse peindre à la condition de laisser tes papiers d’identité pendant le temps de ta peinture. On a appris après que c’était en réalité un gang, en accord avec la ville, qui était chargé de gérer le spot pour éviter les débordements car c’est un spot très touristique !

As-tu exposé en galerie ?

Il m’est déjà arrivé à plusieurs reprises d’exposer, mais rien de très important. Par contre, je prépare pour le courant de l’année 2011 une expo de plus bien grande ampleur….

Est-ce que tu vis du graffiti art ?

Oui, je vis du graffiti à travers des ventes de toiles, des prestations pour peindre en live, notamment avec notre système du cellograff. C’est un concept que l’on a mis au point en 2009 avec mon collègue Kanos : il consiste à tendre entre deux poteaux, arbres ou autre du film cellophane afin de se créer une surface à peindre (www.cellograff.com).

Peux-tu apporter plus de précisions sur le concept du cellograff ?

Nous utilisons du cellophane pour fabriquer des cloisons et des volumes éphémères qui servent de support pour nos interventions plastiques sans dégradations. Les volontés et les possibilités sont multiples : le cellograff met l’accent sur la possibilité d’agir dans la ville, tout en respectant ses codes et son bon fonctionnement, amenant le graffiti là où il n’a aucune raison d’être. Le problème du support est depuis toujours au cœur du graffiti : les murs d’expression manquent cruellement et le graffiti vandale ne cesse de défigurer nos rues.

Comment vous avez eu cette idée ?

Tout commence en mars 2006, avec la création du collectif « Poétiquement correct » composé de Kanos, Reci et Xelecce qui ont suivi le même parcours aux Beaux Arts. Ils ont cherché à intervenir dans la ville sans aucune dégradation partielle ni dissimulation de signes visuels. Ils se sont tournés alors rapidement vers le cellophane, matériau qui permet de connecter différents mobiliers urbain afin de créer de nouveaux supports d’expression. Avec le temps, le collectif s’est dissous, chacun ayant entamé une vie professionnelle différente. Kanos décide de ne pas abandonner ce mode d’expression et en août 2009, après une longue réflexion (et aussi grâce à mon impulsion) nous choisissons de réinvestir l’idée pour l’appliquer au domaine du graffiti.

Est-ce une technique difficile à apprendre ?

Non, c’est jute un peu plus dur que sur un mur car le cellophane n’absorbe pas du tout la peinture donc ça colle plus facilement et la surface peut être un peu mouvante lorsque qu’il y a du vent…

Interview : Tarek (www.paristonkar.com)
Photographies : Astro et Tarek

Mots-clés : , , , , , ,

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Originaire de la banlieue nord, c’est tout petit que j’ai vu mes premiers graffes… Sûrement ceux de Vice, Espion, les 3HC qui étaient déjà bien présents dans mon quartier.

Quand as-tu commencé et où ?

Il y a une dizaine d’années, j’ai commencé à tagger et quelque temps après à graffer (Rires)… C’était en vacances dans le Sud, il y a donc 10 ans, avec mes potes, Esty et Pyor. Après une bonne soirée plutôt bien arrosée, sur un délire, on a posé nos premiers geutas à l’arrache dans une gare… Et c’était parti ! De là, je ne me suis quasiment jamais arrêté de peindre… J’ai eu un premier blaze : c’était Gbou, mais bon… Sommes-nous obligés d’en parler ? (Rires) Puis très vite, je suis passé à Astro.

Et ensuite ?

Lorsque j’ai commencé à peindre, je ne connaissais pas grand-chose de ce milieu… Je faisais principalement du vandale. Peu à peu, Esty m’a fait découvrir quelques endroits où il était possible de peindre à la cool puis ensuite un spot s’est ouvert tout prêt de chez moi : le CFA. J’ai squatté ce lieu pendant un moment avec Kanos, Gizmo, Nels, Ankor, les 3HC et les SAC étaient très présents sur ce terrain. Quelque temps après, je rencontre Desy des NMI qui graffait déjà depuis un très long moment. Il m’a donc appris beaucoup de choses sur le graffiti, aussi bien sur sa pratique que sur ses codes et son histoire. Ensuite, je me suis enfermé dans un spot pendant 3 ou 4 ans pour bosser tranquillement, évoluer et trouver un style…

Quel est selon toi le ou les premiers tagueurs dans ta ville ?

Hum… Je ne sais pas trop : peut être Vice MPV ou Espion. Je ne sais pas trop, je suis sûrement trop jeune pour le savoir.

Peux-tu nous parler de ton crew ?

Mon premier crew est le ODV, un groupe d’amis avant toute chose. Dans les années 2000, Goujat et Pyor décident de créer ce crew, mais ce n’est que bien des années plus tard que je l’intègre officiellement. En 2005, il me semble… Peu à peu, le crew s’agrandit, nous sommes maintenant environ une vingtaine. On se connaît tous et nous passons aussi bien des soirées à boire des bières que des journées à peindre sur les « wall ».

As-tu une anecdote bizarre à nous raconter ?

Ça se passe à Los Angeles, au mur de Venice beach… On arrive là-bas avec Kanos et deux locaux de LA qui nous avaient prévenus que c’était un peu spécial là-bas. Effectivement, arrivés devant le mur, on trouve un stand avec un « man » qui est là pour gérer le spot, truc de fou ! Il te fait remplir toute une fiche d’informations et te laisse peindre à la condition de laisser tes papiers d’identité pendant le temps de ta peinture. On a appris après que c’était en réalité un gang, en accord avec la ville, qui était chargé de gérer le spot pour éviter les débordements car c’est un spot très touristique !

As-tu exposé en galerie ?

Il m’est déjà arrivé à plusieurs reprises d’exposer, mais rien de très important. Par contre, je prépare pour le courant de l’année 2011 une expo de plus bien grande ampleur….

Est-ce que tu vis du graffiti art ?

Oui, je vis du graffiti à travers des ventes de toiles, des prestations pour peindre en live, notamment avec notre système du cellograff. C’est un concept que l’on a mis au point en 2009 avec mon collègue Kanos : il consiste à tendre entre deux poteaux, arbres ou autre du film cellophane afin de se créer une surface à peindre (www.cellograff.com).

Peux-tu apporter plus de précisions sur le concept du cellograff ?

Nous utilisons du cellophane pour fabriquer des cloisons et des volumes éphémères qui servent de support pour nos interventions plastiques sans dégradations. Les volontés et les possibilités sont multiples : le cellograff met l’accent sur la possibilité d’agir dans la ville, tout en respectant ses codes et son bon fonctionnement, amenant le graffiti là où il n’a aucune raison d’être. Le problème du support est depuis toujours au cœur du graffiti : les murs d’expression manquent cruellement et le graffiti vandale ne cesse de défigurer nos rues.

Comment vous avez eu cette idée ?

Tout commence en mars 2006, avec la création du collectif « Poétiquement correct » composé de Kanos, Reci et Xelecce qui ont suivi le même parcours aux Beaux Arts. Ils ont cherché à intervenir dans la ville sans aucune dégradation partielle ni dissimulation de signes visuels. Ils se sont tournés alors rapidement vers le cellophane, matériau qui permet de connecter différents mobiliers urbain afin de créer de nouveaux supports d’expression. Avec le temps, le collectif s’est dissous, chacun ayant entamé une vie professionnelle différente. Kanos décide de ne pas abandonner ce mode d’expression et en août 2009, après une longue réflexion (et aussi grâce à mon impulsion) nous choisissons de réinvestir l’idée pour l’appliquer au domaine du graffiti.

Est-ce une technique difficile à apprendre ?

Non, c’est jute un peu plus dur que sur un mur car le cellophane n’absorbe pas du tout la peinture donc ça colle plus facilement et la surface peut être un peu mouvante lorsque qu’il y a du vent…

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