Joe Vitterbo
octobre 12, 2012 (One Comment) by Bongo

Tes recherches discographiques et sonores (samples, ambiances, bruitages…)

La plupart de mes morceaux sont construits sur une base de samples, donc effectivement je passe pas mal de temps à chercher et à écouter des trucs, pour y repérer l’échantillon qui va m’accrocher. Ça ne veut pas forcément dire que je reste sous mon casque pendant des heures, parce que même sans le vouloir je suis un peu systématiquement en train de chercher, j’ai toujours une oreille qui traine, l’air de rien. Je fais la même chose dans la rue en écoutant les bruits urbains, ou devant un film… Je peux m’arrêter sur une tourne de plusieurs mesures, ou juste trois notes de clavier, une percussion, une nappe, une voix… Le choix d’un sample va être lié au son, à l’ambiance qui s’en dégage, au groove que ça m’inspire et à la place qu’il me laisse pour jouer avec, en le mixant à d’autres samples et sources sonores. Pour trouver de la matière, j’aime fouiller dans des bacs de vinyles d’occasions, trainer les vide-greniers et accumuler des disques, mais je ne suis pas à proprement parler un digger, avec la passion, les connaissances, le temps ou les moyens que ça nécessite pour me considérer comme tel. J’ai simplement quelques réflexes : quand je vois des noms d’artistes, de labels, de collections, de producteurs, ou que ça date d’avant 1980, je me dis que ça peut potentiellement être intéressant pour moi. Ensuite, j’ai une culture musicale que je crois plutôt variée et je fais en sorte de ne pas limiter mes recherches à quelques styles musicaux, même si ici on est majoritairement sur des bases de Soul, de Funk et de Jazz. Dans une bonne brocante, si tu fouilles bien, avec 10 euros en poche tu peux repartir avec pas mal de disques, ça permet la prise de risque !
Au-delà des samples, je passe beaucoup de temps à choisir mes sons de rythmique. Je peux par exemple passer plusieurs jours sur une caisse claire. La plupart du temps j’en mixe d’ailleurs plusieurs entre elles ou j’y superpose un bruit, je tente des choses jusqu’à ce que je trouve le truc qui colle, qui me semble correspondre à ce que j’ai envie d’entendre. J’accorde aussi beaucoup d’importance aux ambiances, aux illustrations. A mon sens c’est ce qui va me permettre d’apporter du relief et un supplément d’âme à ma musique, de rendre mes morceaux cohérents entre eux… J’ai vite tendance à rajouter un peu de bruit, des craquements, du souffle, pour donner un côté humain à mes prods. A l’inverse, j’essaie de fuir les sons trop froids, trop propres et trop numériques…

Le matériel que tu utilises, ainsi que les logiciels

Pour les samples, je travaille toujours avec mon vieux S2000, que je dois utiliser à 20% de ses capacités ! Mais j’aime sa dynamique et la coloration qu’il donne aux sons. J’aime aussi le pousser dans ses retranchements, notamment le time-stretch (censé permettre de rallonger ou raccourcir un échantillon sans en changer la tonalité) avec lequel je maltraite allègrement mes boucles. Ça donne parfois lieu à de belles surprises sonores ! A côté de ça j’ai un clavier microkorg, qui me sert pour des basses, pour quelques mélodies additionnelles ou comme clavier maitre. Un petit monotron pour 2, 3 bêtises, une MK-2 pour les scratches… Le tout est réuni et travaillé dans un cubase en « light edition », le genre de logiciel que tu vas chopper gratuit avec n’importe quelle carte son basique mais qui dans le cas présent m’a largement suffit. Il faut dire aussi que jusqu’à il y a encore peu de temps, je bossais avec une version midi de cubase 2.1 sur un Atari 1040stf, du matos de 1987 ! Pendant longtemps j’ai adoré sa facilité d’utilisation, mais aussi le fait que ses capacités limitées m’imposent des contraintes… Pour cet album j’ai fini par céder à un peu plus de confort, mais je continue à l’utiliser pour d’autres types de projets.
En fait, je n’ai jamais vraiment accordé d’importance au matériel, je ne suis pas un passionné de technique et ça m’a toujours gonflé de lire un mode d’emploi… Je n’aime pas être confronté à une technologie qui me dépasse ou qui me dirige. Avec cette petite configuration, je reste dans des logiques « humaines », dans quelque chose que je peux maitriser rapidement. Je connais et comprends l’importance du travail lié à la production, surtout sur ce type de musique, mais je suis d’abord musicien, pas ingénieur du son, et je veux le rester. Je ne suis vraiment pas de ceux qui vont se précipiter à tout prix sur du nouveau matos. Je fais évoluer mes outils technologiques quand je sens que j’ai besoin d’avoir d’autres possibilités pour arriver à mes fins. En l’occurrence, j’ai encore un peu de marge. J’ai tendance à considérer que les nouveautés technologiques vont bien trop souvent formater les prods. Du nouveau matos sort et on se retrouve avec des milliers de morceaux qui utilisent les mêmes sources, les mêmes banques, les mêmes plug-ins. Et au final, à mon avis, qui se ressemblent tous, sans personnalité et sans beaucoup d’âme. Je me méfie de tout ça, j’ai peur de m’y perdre et d’oublier l’essentiel, la musique…

Ta façon de procéder pour construire une architecture sonore, l’ambiance, etc

Comme je te le disais, c’est d’abord lié à l’usage et à la superposition de samples, que je vais retravailler, redécouper, transformer et mixer entre eux pour faire éclore un nouveau groove. Je pars d’une base assez simple et je construis autour par strates, en rajoutant d’autres sons et le squelette rythmique que je vais étoffer au fur et à mesure… Je mets d’abord en place 4 ou 8 mesures qui me semblent solides puis je travaille les arrangements, les cuts, les breaks et les scratches. Mais je n’ai pas de réelle méthode, je ne vais pas systématiquement appliquer la même recette, je me laisse guider par ce qui se propose à moi, ce qui se construit peu à peu…

Tes influences dans le milieu hip hop, et au-delà

Tout est dans le titre de l’album ! J’écoute du hip-hop depuis le début des années 90, et mes références restent surtout celles de cette décennie. J’ai eu la chance de faire partie de cette génération qui a vu réellement cette culture s’installer et bouleverser le paysage artistique hexagonal. Gamin, je baignais dans le rock alternatif, en perdition à la fin des années 80. C’est dans le rap que j’ai retrouvé cette énergie et cette hargne, en découvrant les premiers NTM ou Assassin. Des albums comme Paul’s Boutique et Check Your Head des Beastie Boys m’ont beaucoup aidé à assumer le fait d’apprécier rock et rap sans distinctions. Le hip-hop m’a ensuite ouvert au funk, au jazz, à certains trucs plus électro… Depuis je continue de me nourrir à la fois de rock indé et de sons qui groovent, j’ai besoin des deux pour trouver mon équilibre et en tant que musicien je joue aussi sur les deux tableaux. D’une manière générale, je me méfie de tout ce qui me semble trop clinquant et trop formaté, j’évite de perdre mon temps à m’intéresser aux “artistes” qui prennent plus soin de leur image que de leurs créations. Ceux-là ne dureront pas, de toutes façons. J’ai besoin que ça me paraisse sincère, personnel et humain, quelque soit le style.
En ce qui concerne le rap, à la fin des 90’s des groupes comme Dilated Peoples ou des labels comme Rawkus (Black Star, Pharoahe Monch, High & Mighty, Company Flow…) m’ont beaucoup marqué. Après ça j’ai eu plus de mal à me retrouver dans ce qu’on me proposait. Je suis content de constater qu’aujourd’hui certains semblent revenir à ce type de son…

Le procédé de fabrication de l’album (la pochette)

J’accorde beaucoup d’importance à l’objet et quand je sors un disque, j’essaie de soigner l’emballage. Je passe beaucoup de temps sur ma musique, j’ai du mal à imaginer ensuite ne pas me préoccuper un tantinet de l’écrin et me contenter d’un bête boitier crystal… Pour moi c’est un tout, l’image véhicule des choses tout autant que le son. Ici, le visuel est issu d’une de mes photos que j’ai retravaillé. Puis j’ai eu recours à la sérigraphie, une méthode d’impression assez proche au final de la technique du pochoir, encore beaucoup utilisée dans le rock indé, pour des pochettes, des posters… J’ai tout fait à la maison, là aussi avec du matériel un peu sommaire. Peut-être que je suis plus un artisan qu’un « artiste », en fait. J’aime ce genre de bricolage et, autant que faire se peut, rester autonome, faire les choses par moi même dans la mesure du possible, quitte à ce que ça me prenne plus de temps.

Des conseils pour un jeune beatmaker qui débute et veut sortir du lot

J’ai franchement pas la prétention de pouvoir donner des conseils à qui que ce soit, je fais juste mon truc en essayant d’être sincère et de rester cohérent avec moi-même, sans me poser beaucoup plus de questions. Tout ce que j’ai appris en 20 ans de musique, c’est que tout ça nécessite du temps, de la passion, de la curiosité, de la prise de risque… Et qu’il y a une différence fondamentale entre le rôle de musicien et celui d’entertainer. A chacun de choisir son camp, j’ai choisi le mien il y a déjà pas mal de temps !

Plus d’infos
http://joevitterbo.wordpress.com/
http://joevitterbo.bandcamp.com/

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La plupart de mes morceaux sont construits sur une base de samples, donc effectivement je passe pas mal de temps à chercher et à écouter des trucs, pour y repérer l’échantillon qui va m’accrocher. Ça ne veut pas forcément dire que je reste sous mon casque pendant des heures, parce que même sans le vouloir je suis un peu systématiquement en train de chercher, j’ai toujours une oreille qui traine, l’air de rien. Je fais la même chose dans la rue en écoutant les bruits urbains, ou devant un film… Je peux m’arrêter sur une tourne de plusieurs mesures, ou juste trois notes de clavier, une percussion, une nappe, une voix… Le choix d’un sample va être lié au son, à l’ambiance qui s’en dégage, au groove que ça m’inspire et à la place qu’il me laisse pour jouer avec, en le mixant à d’autres samples et sources sonores. Pour trouver de la matière, j’aime fouiller dans des bacs de vinyles d’occasions, trainer les vide-greniers et accumuler des disques, mais je ne suis pas à proprement parler un digger, avec la passion, les connaissances, le temps ou les moyens que ça nécessite pour me considérer comme tel. J’ai simplement quelques réflexes : quand je vois des noms d’artistes, de labels, de collections, de producteurs, ou que ça date d’avant 1980, je me dis que ça peut potentiellement être intéressant pour moi. Ensuite, j’ai une culture musicale que je crois plutôt variée et je fais en sorte de ne pas limiter mes recherches à quelques styles musicaux, même si ici on est majoritairement sur des bases de Soul, de Funk et de Jazz. Dans une bonne brocante, si tu fouilles bien, avec 10 euros en poche tu peux repartir avec pas mal de disques, ça permet la prise de risque !
Au-delà des samples, je passe beaucoup de temps à choisir mes sons de rythmique. Je peux par exemple passer plusieurs jours sur une caisse claire. La plupart du temps j’en mixe d’ailleurs plusieurs entre elles ou j’y superpose un bruit, je tente des choses jusqu’à ce que je trouve le truc qui colle, qui me semble correspondre à ce que j’ai envie d’entendre. J’accorde aussi beaucoup d’importance aux ambiances, aux illustrations. A mon sens c’est ce qui va me permettre d’apporter du relief et un supplément d’âme à ma musique, de rendre mes morceaux cohérents entre eux… J’ai vite tendance à rajouter un peu de bruit, des craquements, du souffle, pour donner un côté humain à mes prods. A l’inverse, j’essaie de fuir les sons trop froids, trop propres et trop numériques…

Le matériel que tu utilises, ainsi que les logiciels

Pour les samples, je travaille toujours avec mon vieux S2000, que je dois utiliser à 20% de ses capacités ! Mais j’aime sa dynamique et la coloration qu’il donne aux sons. J’aime aussi le pousser dans ses retranchements, notamment le time-stretch (censé permettre de rallonger ou raccourcir un échantillon sans en changer la tonalité) avec lequel je maltraite allègrement mes boucles. Ça donne parfois lieu à de belles surprises sonores ! A côté de ça j’ai un clavier microkorg, qui me sert pour des basses, pour quelques mélodies additionnelles ou comme clavier maitre. Un petit monotron pour 2, 3 bêtises, une MK-2 pour les scratches… Le tout est réuni et travaillé dans un cubase en « light edition », le genre de logiciel que tu vas chopper gratuit avec n’importe quelle carte son basique mais qui dans le cas présent m’a largement suffit. Il faut dire aussi que jusqu’à il y a encore peu de temps, je bossais avec une version midi de cubase 2.1 sur un Atari 1040stf, du matos de 1987 ! Pendant longtemps j’ai adoré sa facilité d’utilisation, mais aussi le fait que ses capacités limitées m’imposent des contraintes… Pour cet album j’ai fini par céder à un peu plus de confort, mais je continue à l’utiliser pour d’autres types de projets.
En fait, je n’ai jamais vraiment accordé d’importance au matériel, je ne suis pas un passionné de technique et ça m’a toujours gonflé de lire un mode d’emploi… Je n’aime pas être confronté à une technologie qui me dépasse ou qui me dirige. Avec cette petite configuration, je reste dans des logiques « humaines », dans quelque chose que je peux maitriser rapidement. Je connais et comprends l’importance du travail lié à la production, surtout sur ce type de musique, mais je suis d’abord musicien, pas ingénieur du son, et je veux le rester. Je ne suis vraiment pas de ceux qui vont se précipiter à tout prix sur du nouveau matos. Je fais évoluer mes outils technologiques quand je sens que j’ai besoin d’avoir d’autres possibilités pour arriver à mes fins. En l’occurrence, j’ai encore un peu de marge. J’ai tendance à considérer que les nouveautés technologiques vont bien trop souvent formater les prods. Du nouveau matos sort et on se retrouve avec des milliers de morceaux qui utilisent les mêmes sources, les mêmes banques, les mêmes plug-ins. Et au final, à mon avis, qui se ressemblent tous, sans personnalité et sans beaucoup d’âme. Je me méfie de tout ça, j’ai peur de m’y perdre et d’oublier l’essentiel, la musique…

Ta façon de procéder pour construire une architecture sonore, l’ambiance, etc

Comme je te le disais, c’est d’abord lié à l’usage et à la superposition de samples, que je vais retravailler, redécouper, transformer et mixer entre eux pour faire éclore un nouveau groove. Je pars d’une base assez simple et je construis autour par strates, en rajoutant d’autres sons et le squelette rythmique que je vais étoffer au fur et à mesure… Je mets d’abord en place 4 ou 8 mesures qui me semblent solides puis je travaille les arrangements, les cuts, les breaks et les scratches. Mais je n’ai pas de réelle méthode, je ne vais pas systématiquement appliquer la même recette, je me laisse guider par ce qui se propose à moi, ce qui se construit peu à peu…

Tes influences dans le milieu hip hop, et au-delà

Tout est dans le titre de l’album ! J’écoute du hip-hop depuis le début des années 90, et mes références restent surtout celles de cette décennie. J’ai eu la chance de faire partie de cette génération qui a vu réellement cette culture s’installer et bouleverser le paysage artistique hexagonal. Gamin, je baignais dans le rock alternatif, en perdition à la fin des années 80. C’est dans le rap que j’ai retrouvé cette énergie et cette hargne, en découvrant les premiers NTM ou Assassin. Des albums comme Paul’s Boutique et Check Your Head des Beastie Boys m’ont beaucoup aidé à assumer le fait d’apprécier rock et rap sans distinctions. Le hip-hop m’a ensuite ouvert au funk, au jazz, à certains trucs plus électro… Depuis je continue de me nourrir à la fois de rock indé et de sons qui groovent, j’ai besoin des deux pour trouver mon équilibre et en tant que musicien je joue aussi sur les deux tableaux. D’une manière générale, je me méfie de tout ce qui me semble trop clinquant et trop formaté, j’évite de perdre mon temps à m’intéresser aux “artistes” qui prennent plus soin de leur image que de leurs créations. Ceux-là ne dureront pas, de toutes façons. J’ai besoin que ça me paraisse sincère, personnel et humain, quelque soit le style.
En ce qui concerne le rap, à la fin des 90’s des groupes comme Dilated Peoples ou des labels comme Rawkus (Black Star, Pharoahe Monch, High & Mighty, Company Flow…) m’ont beaucoup marqué. Après ça j’ai eu plus de mal à me retrouver dans ce qu’on me proposait. Je suis content de constater qu’aujourd’hui certains semblent revenir à ce type de son…

Le procédé de fabrication de l’album (la pochette)

J’accorde beaucoup d’importance à l’objet et quand je sors un disque, j’essaie de soigner l’emballage. Je passe beaucoup de temps sur ma musique, j’ai du mal à imaginer ensuite ne pas me préoccuper un tantinet de l’écrin et me contenter d’un bête boitier crystal… Pour moi c’est un tout, l’image véhicule des choses tout autant que le son. Ici, le visuel est issu d’une de mes photos que j’ai retravaillé. Puis j’ai eu recours à la sérigraphie, une méthode d’impression assez proche au final de la technique du pochoir, encore beaucoup utilisée dans le rock indé, pour des pochettes, des posters… J’ai tout fait à la maison, là aussi avec du matériel un peu sommaire. Peut-être que je suis plus un artisan qu’un « artiste », en fait. J’aime ce genre de bricolage et, autant que faire se peut, rester autonome, faire les choses par moi même dans la mesure du possible, quitte à ce que ça me prenne plus de temps.

Des conseils pour un jeune beatmaker qui débute et veut sortir du lot

J’ai franchement pas la prétention de pouvoir donner des conseils à qui que ce soit, je fais juste mon truc en essayant d’être sincère et de rester cohérent avec moi-même, sans me poser beaucoup plus de questions. Tout ce que j’ai appris en 20 ans de musique, c’est que tout ça nécessite du temps, de la passion, de la curiosité, de la prise de risque… Et qu’il y a une différence fondamentale entre le rôle de musicien et celui d’entertainer. A chacun de choisir son camp, j’ai choisi le mien il y a déjà pas mal de temps !

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