_edit du 28/06/2022_ une réédition du projet est sortie, avec en bonus le morceau ‘Explicite’ avec Rocé. Belle rencontre entre deux artistes qui se connaissent depuis longtemps, et évoluent en parallèle, chacun dans leur style, avec des fanbases respectives qui ne font que grandir au fil des années.
Cosmic Hip Hop : Komo, je sais que ça vient de ton nom de famille. Mais Sarcani ça vient d’où ?
Komo Sarcani : Ça vient d’une série que je regardais étant jeune, car dans mon premier groupe, au Congo, Logicik, on avait tous emprunté les noms de cette série.
Ok cool je ne savais pas. Et du coup, si on compte depuis le tout début, au bled donc, ça fait combien d’années que tu rap ?
Depuis 25 ans mais professionnellement depuis 17 ans environ.
Ça fait un bout donc. Et pendant toutes ces années, tu as sorti combien de projets ?
J’ai sorti, entre 2004 et 2021, plus de huit projets dont deux album solo Hors Norme en 2009 et Amour Noir en 2018.
Il y a eu aussi Komo Sarcani & Co., avec pas mal d’invités, si mes souvenirs sont bons. Les rencontres, c’est ce qui t’inspire ?
Komo Sarcani & Co. était un projet spécial collaborations, car avant ça j’en faisais peu.
Effectivement ce projet découlait des rencontres que j’avais faites, telles que Mic Supreme (Ruff Ryders), Enz, Tareeq et plein d’autres. C’était un vrai moment de partage sur un disque. Et c’est un peu grâce à ce projet que j’ai vraiment commencé à partir hors de France pour vivre le truc.
Justement, j’allais te poser la question. Il y a eu beaucoup de voyages. Raconte-nous un peu, ceux qui t’ont le plus marqué.
Quand tu es indépendant et que tu as la chance de traverser les frontières c’est mega enrichissant. Mais toutes les villes que j’ai faites m’ont marqué par leur culture, leur vision. J’ai eu un coup de foudre pour les pays scandinaves et je dirai que Copenhague et Oslo sont les villes où j’ai des habitudes à force d’y aller. J’ai aussi été sous le charme de la Lituanie et la République Tchèque, où j’ai vu les traces du communisme sur les murs.
Et dans toutes ces villes, tous ces lieux, tu as trouvé une culture hip-hop bien vivante ?
C’était juste incroyable, car le hip hop est vivant partout, on a joué dans des lieux atypiques. C’est vraiment ça qui nous motivait. En travaillant avec ces personnes, tu apprends beaucoup dans l’organisation super carré. C’était aussi un peu nouveau pour eux le « Rap en français ». Mais le plus important ce n’était pas la langue, mais le feeling de la musique.
Cet appétit de vie, ce goût pour les voyages, se ressent beaucoup dans tes projets, jusqu’au dernier en date, Experiences. Décris-nous d’abord la photo cover avec cette magnifique aurore boréale. Ce sont des pyramides qu’on voit au fond ?
Le cover est l’œuvre de Guillaume Saix, qui réalise la quasi-totalité de nos visuels (et qui a réalisé le visuel de S3NS d’Ibrahim Maalouf, entre autres). On voulait faire ressentir ce côté naturel, en incluant l’aurore boréale qui est un symbole scandinave, puis quelques drakkars sur les abords des pyramides. C’est un mélange qui fait que le projet est une vraie expérience en soi. Il y avait aussi ce côté France/Norvège sur ce cover.
Mais ce n’est pas non plus la pyramide du Louvre ! Tu as une façon assez atypique de poser tes lyrics, avec des mesures qui ne sont pas toujours remplies, beaucoup d’aération, ça te vient d’où ?
Étant du « Slow Flow », j’ai laissé place aux mots et aux rimes, laissé des espaces entre les phrases. Dans le fond j’aime des trucs assez simples, genre « Les gens honnêtes se font vraiment rares, comme diamant 24 carats pour ma part ». J’ai aussi beaucoup été inspiré par le style des mecs de Détroit avec qui j’ai eu l’occasion de bosser. Ils ont cette façon de rapper qui est un peu décalée, accompagnée d’un flow soulful.
Après je fonctionne selon le beat, car je me dis que la voix doit être aussi un instrument sur la musique. Et j’ai vraiment accentué cette façon de faire sur le projet Experiences, produit entièrement par le beatmaker norvégien Ollie Twist.
Comment avez-vous bossé ? Il te proposait des sons et vous bossiez dessus ensuite ensemble ?
Nous avons commencé le projet lors de ma dernière tournée européenne pendant un jour off à Oslo. On s’est dit qu’au lieu de ne rien faire, on devrait faire quelques titres. Ada et Nohk, qui figurent dans l’album, étaient présents aussi. La séance studio s’est achevée vers 5h du matin et on avait fait 4 à 5 titres.
Puis, de retour en France, j’étais resté sur ma faim. Il m’a envoyé des beats afin de finir ce qu’on avait commencé. J’avais champ libre pour le choix des thèmes. Et lui avait champ libre niveau instru. Le seul mot d’ordre était de faire un truc qui soit différent de nos projets personnels.
Je ne pouvais pas repartir finaliser le projet, qui avait pris une bonne forme, car on était en période de pandémie. Il a ramené des connaissances à lui comme Benny Diction (un rappeur londonien) et BZ. De mon côté, j’avais fait venir Charlie Smarts (Kooley High) et El Da Sensei (The Artifacts), que j’avais rencontrés lors de leurs passages à Paris.
Propos recueillis par Laurent « Bongo » Perrin – Novembre 2021
Crédit photos : Lunattention
Album Experiences disponible sur les plateformes. En commande sur Bandcamp (format numérique) et prochainement en vinyle (courant mai 2022).
Experiences (part I) – Komo Sarcani & Ollie Twist
Pas de nouvelles – Komo Sarcani & Ollie Twist
_edit du 28/06/2022_ une réédition du projet est sortie, avec en bonus le morceau ‘Explicite’ avec Rocé. Belle rencontre entre deux artistes qui se connaissent depuis longtemps, et évoluent en parallèle, chacun dans leur style, avec des fanbases respectives qui ne font que grandir au fil des années.
Cosmic Hip Hop : Komo, je sais que ça vient de ton nom de famille. Mais Sarcani ça vient d’où ?
Komo Sarcani : Ça vient d’une série que je regardais étant jeune, car dans mon premier groupe, au Congo, Logicik, on avait tous emprunté les noms de cette série.
Ok cool je ne savais pas. Et du coup, si on compte depuis le tout début, au bled donc, ça fait combien d’années que tu rap ?
Depuis 25 ans mais professionnellement depuis 17 ans environ.
Ça fait un bout donc. Et pendant toutes ces années, tu as sorti combien de projets ?
J’ai sorti, entre 2004 et 2021, plus de huit projets dont deux album solo Hors Norme en 2009 et Amour Noir en 2018.
Il y a eu aussi Komo Sarcani & Co., avec pas mal d’invités, si mes souvenirs sont bons. Les rencontres, c’est ce qui t’inspire ?
Komo Sarcani & Co. était un projet spécial collaborations, car avant ça j’en faisais peu.
Effectivement ce projet découlait des rencontres que j’avais faites, telles que Mic Supreme (Ruff Ryders), Enz, Tareeq et plein d’autres. C’était un vrai moment de partage sur un disque. Et c’est un peu grâce à ce projet que j’ai vraiment commencé à partir hors de France pour vivre le truc.
Justement, j’allais te poser la question. Il y a eu beaucoup de voyages. Raconte-nous un peu, ceux qui t’ont le plus marqué.
Quand tu es indépendant et que tu as la chance de traverser les frontières c’est mega enrichissant. Mais toutes les villes que j’ai faites m’ont marqué par leur culture, leur vision. J’ai eu un coup de foudre pour les pays scandinaves et je dirai que Copenhague et Oslo sont les villes où j’ai des habitudes à force d’y aller. J’ai aussi été sous le charme de la Lituanie et la République Tchèque, où j’ai vu les traces du communisme sur les murs.
Et dans toutes ces villes, tous ces lieux, tu as trouvé une culture hip-hop bien vivante ?
C’était juste incroyable, car le hip hop est vivant partout, on a joué dans des lieux atypiques. C’est vraiment ça qui nous motivait. En travaillant avec ces personnes, tu apprends beaucoup dans l’organisation super carré. C’était aussi un peu nouveau pour eux le « Rap en français ». Mais le plus important ce n’était pas la langue, mais le feeling de la musique.
Cet appétit de vie, ce goût pour les voyages, se ressent beaucoup dans tes projets, jusqu’au dernier en date, Experiences. Décris-nous d’abord la photo cover avec cette magnifique aurore boréale. Ce sont des pyramides qu’on voit au fond ?
Le cover est l’œuvre de Guillaume Saix, qui réalise la quasi-totalité de nos visuels (et qui a réalisé le visuel de S3NS d’Ibrahim Maalouf, entre autres). On voulait faire ressentir ce côté naturel, en incluant l’aurore boréale qui est un symbole scandinave, puis quelques drakkars sur les abords des pyramides. C’est un mélange qui fait que le projet est une vraie expérience en soi. Il y avait aussi ce côté France/Norvège sur ce cover.
Mais ce n’est pas non plus la pyramide du Louvre ! Tu as une façon assez atypique de poser tes lyrics, avec des mesures qui ne sont pas toujours remplies, beaucoup d’aération, ça te vient d’où ?
Étant du « Slow Flow », j’ai laissé place aux mots et aux rimes, laissé des espaces entre les phrases. Dans le fond j’aime des trucs assez simples, genre « Les gens honnêtes se font vraiment rares, comme diamant 24 carats pour ma part ». J’ai aussi beaucoup été inspiré par le style des mecs de Détroit avec qui j’ai eu l’occasion de bosser. Ils ont cette façon de rapper qui est un peu décalée, accompagnée d’un flow soulful.
Après je fonctionne selon le beat, car je me dis que la voix doit être aussi un instrument sur la musique. Et j’ai vraiment accentué cette façon de faire sur le projet Experiences, produit entièrement par le beatmaker norvégien Ollie Twist.
Comment avez-vous bossé ? Il te proposait des sons et vous bossiez dessus ensuite ensemble ?
Nous avons commencé le projet lors de ma dernière tournée européenne pendant un jour off à Oslo. On s’est dit qu’au lieu de ne rien faire, on devrait faire quelques titres. Ada et Nohk, qui figurent dans l’album, étaient présents aussi. La séance studio s’est achevée vers 5h du matin et on avait fait 4 à 5 titres.
Puis, de retour en France, j’étais resté sur ma faim. Il m’a envoyé des beats afin de finir ce qu’on avait commencé. J’avais champ libre pour le choix des thèmes. Et lui avait champ libre niveau instru. Le seul mot d’ordre était de faire un truc qui soit différent de nos projets personnels.
Je ne pouvais pas repartir finaliser le projet, qui avait pris une bonne forme, car on était en période de pandémie. Il a ramené des connaissances à lui comme Benny Diction (un rappeur londonien) et BZ. De mon côté, j’avais fait venir Charlie Smarts (Kooley High) et El Da Sensei (The Artifacts), que j’avais rencontrés lors de leurs passages à Paris.
Propos recueillis par Laurent « Bongo » Perrin – Novembre 2021
Crédit photos : Lunattention
Album Experiences disponible sur les plateformes. En commande sur Bandcamp (format numérique) et prochainement en vinyle (courant mai 2022).
Experiences (part I) – Komo Sarcani & Ollie Twist
Pas de nouvelles – Komo Sarcani & Ollie Twist