L’hip hop thèse d’Hippocampe Fou
février 7, 2014 (One Comment) by kingsiroko

AQUA TR ‘HIP HOP SOUS LES FLOTS D’UN RAP AQUATIQUE! 

Photo : © Anaël Bouin

Rendez-vous mouillé avec le cheval des mers du rap, rencontre avec un agité du bocal, je suis un peu en avance, je cherche un lieu sympathique, où nous pourrons nous poser tous au sec pour tailler la bavette, faire l’interview et déguster une boisson… Je guette mon complice Bongo au coin d’une rue, passe un coup de bigo à Hippo et, en avant l’Aquatrip, voici venir notre « poisson »… pardon ! Notre animal aquatique et son air jovial et attentif à la fois, l’ambiance est funky dans le bar, je sors mes notes de médecin et intercepte notre interviewé, accompagné de son aquacolyte Céo, pour partir avec lui dans les profondeurs de l’âme de sa musique… Palmes et tuba, bouteille d’air comprimé, splatch, glou, glou, glou…C’est l’heure de la descente!

King Siroko (KS) : Salut Hippocampe fou, le cheval des mers du rap, immersion dans ton Younivers, est ce que tu peux te présenter en quelques mots, ton parcours, tes influences et surtout une question qui taraude tous les esprits : pourquoi Hippocampe Fou?

Hippocampe Fou (HF) : Alors là ce que j’aime bien c’est que tu viens de me poser 5 questions en une (rires)… Alors voilà quelques mots : Rap aquatique, Lama, Broustickyfrou. Concernant mes projets discographiques et net discographiques, chronologiquement, il y a eu : La Secte Phonétik, Vidéo Rap, Vaccin contre l’automne, la Net Tape Aquatique et plus récemment mon 1er album °°Aquatrip°°. Mes influences sont nombreuses, cinématographiques et musicales : Lars von Trier, Kubrick, Busta Rhymes, Boby Lapointe, Java… Et pourquoi Hippocampe, parce que pourquoi pas, je pense que c’est une bonne réponse, non ? (rires) J’ai toujours eu une fascination pour les chevaux, j’adore les chevaux depuis que je suis petit, gros câlins, je leur donnais un petit susucre quand je faisais un peu d’équitation, j’étais nul, j’aimais juste me balader en forêt. Et puis, j’aime la mer, faire des bains de pieds. « Fou » me semblait un bon qualificatif, la folie me fascine.

KS : Aqua trip, à quoi ça rime? qu’est ce que ça dit? le concept?

HF : ça me touche beaucoup cette question…Les questions sont très tactiles…rires En fait le délire, c’était de souligner ce concept de rap aquatique, qui tient en quelques mots et images : Aqua = l’eau car elle fait partie de l’être humain, de la planète Terre, on peut pas faire abstraction de cet élément. ça peut être à la fois très chaleureux, très rassurant, ça peut te faire du bien quand tu es en plein désert et que tu trouves une oasis que tu peux enfin boire et en même temps ça peut ne pas te faire du bien, si tu es sur une plage en Thaïlande et que beaucoup d’eau avance vers toi à fond ou que tu es pris dans un tourbillon au milieu de l’océan Pacifique. Disons que l’eau peut symboliser tellement de choses, c’est une manière intéressante de proposer un univers qui n’est pas terrestre, qui sort de l’ordinaire et qui peut revêtir plein de formes. Cela permet de passer d’une humeur à l’autre. L’idée, c’était de varier les flots et qu’ils puissent « onduler », se glisser sur différentes productions sons. Et du coup « trip »pour le côté voyage, plongée.

KS : Y’a t il une couleur musicale qui ressort ?

HF : C’est aquatique, l’idée est d’avoir une espèce de fluidité. C’est un voyage aquatique et musical donc, ça commence avec des sons plutôt boom bap pour aller explorer des sons plus expérimentaux, plus étranges, abyssaux, plus gras avec toujours l’idée d’aller au plus profond de l’océan, de mon propre océan, d’aller chercher là où je n’ai pas l’habitude d’aller. J’ai tendance à me satisfaire de la joie de vivre mais il faut savoir aussi quand tu es artiste parler de choses qui te touchent qui te blessent et plus tu montres d’aspects de ta personnalité, plus tu risques de toucher les gens car en fait, on est tous composés d’émotions, de souvenirs et de fragments de vie, on a quand même plein d’expressions de visages, d’humeurs différentes. On a pas une humeur constante du début à la fin de notre existence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

KS : J’ai remarqué une tendance très marquée aux jeux de mots, un rap très détaillé au niveau des sonorités, des références avec une bonne dose d’humour, y’ a t il des références littéraires ou autres dans ton °°Aquatrip°°?

HF : Littéraire… pas d’esbroufe, certaines oeuvres m’ont marqué dans ma scolarité, dans mon parcours ensuite à la fac, une fac de ciné, donc plus axée sur les images et les scénarios. Ce qui me fascine c’est tout ce qui est descriptif et imaginaire, c’est à dire que j’aime mélanger des choses du quotidien avec des personnages complétement fictionnels ou mythologiques genre un Minotaure qui débarque et qui check les 7 nains de Blanche Neige dans un bar style celui dans lequel nous sommes, ce, afin de créer des images un peu inattendues et le truc en plus, c’est de pousser l’auditeur à avoir une réflexion sur lui-même et le monde qui l’entoure. Il y a des morceaux carrément plus réalistes, d’autres carrément oniriques, barrés, surréalistes si j’ose le terme. L’idée, c’est de jongler entre ces univers. On a besoin de rêver, c’est sûr mais pour éviter d’être tout le temps dans l’imaginaire, le conte, la fable, j’essaye de me mouiller un peu pour ne pas tourner en rond non plus, le rap aquatique, c’est bien quand il est mouillé…

KS : Est ce que tu pratiques le freestyle, les battles de rap (End of the Weak) ou le clash (Rap Contenders) ?

HF : Je pratique l’aquafreestyle mais pas le battle parce que je préfère faire du rap avec un autre rappeur que contre lui. Je suis pas dans cet esprit de bataille, de guerre, j’ai plus envie qu’on se tienne tous la main, à la Mickael Jackson « Heal the world… » tu vois, je suis un peu dans ce délire, un peu comme toi Essayons de rendre le monde meilleur plutôt que de foutre encore plus le bordel. Le battle, c’est inhérent au Hip Hop. Moi, je suis venu au rap par le biais d’écoute de mecs qui racontaient des histoires. C’est ce qui m’intéressait… des mecs qui racontaient des choses, le fait d’extérioriser un peu des pensées ou des émotions que t’as pu avoir. Je respecte grave les gens qui font des compétitions de rap mais je n’ai pas cet instinct de combattant. Par contre, le freestyle, ça, c’est autre chose ; aux Etats-Unis, le freestyle, c’est l’impro ; en France, tellement de gens ont employé freestyle pour parler du fait que tu rappes des textes que tu connais bien et que tu poses sur un beat ; que je sépare impro de freestyle, je fais les deux avec mon camarade Céo avant ou après et aussi pendant l’Aquashow, ça nous stimule, c’est un moment où tu te mouilles, c’est un travail sans filet (rien à voir avec les bas résilles), c’est un moment où tu te mets à nu… Comme l’a dit Julie, voilà…je suis plus « splatch que clash » (cf Julie Caïn ; attachée de presse). Bonne formule (rires)

KS : Que penses tu du contexte rap à l’heure actuel? Qu’est ce qui te plaît ou déplaît?

HF : Je suis très tolérant, je suis pour la liberté d’expression donc j’ai pas envie de censurer un type de rap en disant que c’est nul. Dans les années 2000, le gangsta rap était sans doute le plus médiatisé et je suis pas trop fan, mais il y a un savoir faire derrière ces morceaux et c’est bien qu’il y ait plusieurs formes de rap. Ce que je trouve dommage, c’est les rappeurs qui se cantonnent à un style. Avant l’interview, tu me disais que, selon toi, j’étais plutôt dans la catégorie humoristique ; ça me fait plaisir, j’ai pas toujours l’impression d’être drôle. Je trouve important d’avoir des morceaux drôles et d’autres sérieux. Un artiste se doit d’explorer tous les styles. Je trouve qu’Orelsan est très drôle, je l’écoute en riant mais il a aussi des morceaux plus sérieux. Les Inconnus étaient chauds, j’adorais leurs morceaux, ils ont parodié plein de styles et les paroles étaient super travaillées.

Photo : © SWii

KS : As tu un bon disque à nous recommander?

HF : Felix le H « L’embarras du Chat » téléchargeable sur bandcamp.com et en plus il y a un rappeur aquatique qui s’est glissé dedans… rires Sinon le premier album de Java « Hawaï » qui m’a beaucoup influencé, c’est un album à mi-chemin entre le rap et la chanson française, évoquant un peu Boris Vian, Brel, Ferré, Gainsbourg sur certains titres mais avec une technique et un phrasé rap. « The Score » des Fugees. J’aime le hip hop mais j’aime aussi les sonorités anglaises comme le grime, le dubstep et aussi des groupes comme Foreign Beggars, Dizzee Rascal, Wiley, RoxXxan, Lady Leshurr : ce sont des rappeurs anglais qui ont des phrasés, des placements différents de ceux qu’on entend habituellement en France ou aux Etats-Unis. Sinon ma dernière claque scénique c’est Die Antwoord.

KS : A propos des Featurings de l’album ?

HF : Il y en a un ici, c’est mon aquacolyte Céo…

Céo : Céo, je suis l’unique featuring de l’album, je suis aussi son backeur sur scène, je l’accompagne avec notre Dj Deska (champion du monde par équipe DMC 2013) et en plus, j’ai produit et arrangé quelques tracks sur l’album. On s’est rencontré en studio je connaissais Hippocampe Fou par le net (Secte Phonétik) comme d’autres, j’appréciais le délire mais sans plus (sympa, mignon), j’avais mes propres critères et puis je suis tombé sur la vidéo « Le dindon » et là, je me suis dit wah le mec sait rapper !!! J’ai trouvé ça intéressant et je suis allé le voir pour lui proposer des instrus pour le connecter. C’était au moment où il faisait des concerts solo et il m’a proposé de l’accompagner sur scène et ça fait un an et demi qu’on tourne ensemble et ça se passe plutôt bien. On arrive bien à cohabiter sur scène.

 

 

 

 

 

 

Photo :  © Florent Massard

HF : Il y a beaucoup de rappeurs assez techniques et quand tu vas les voir en concert, ils arrivent sur scène sans backeur mais balancent des morceaux avec les backs enregistrés sur les instrus que l’ingé-son gère et parfois ça fait limite playback, je trouve pas ça terrible. Je me suis dit si on est deux sur scène, Céo peut remettre la sauce pendant que je reprends mon souffle, j’ai pas envie d’être tout rouge sur scène quand j’arrive en fin de couplet, Céo prend le relais.

Céo : Au delà de l’aspect technique, on est complémentaire, on est différent.

KS : Quels rapports entretiens tu avec les médias?

HF : Je suis assez fier de nature, je ne suis pas du genre à dire s’il te plait « tu peux m’interviewer » ou à aller quémander, non ! Je me suis toujours dit : « je fais ce que je fais, j’espère que je le fais bien et que les gens viendront à moi ». Maintenant, l’album est terminé et c’est clair qu’on a besoin du soutien des médias au maximum. Pour l’instant, il y a eu de bonnes aquachroniques sur pas mal de blogs, on a fait quelques radios et télévisions. On espère qu’il va y avoir un effet boule de neige.

Bongo : Te vois tu rapper la quarantaine passée?

HF : Je rapperai toujours, au moins dans ma salle de bain, sûrement des freestyles mais je pense quand même que pour un mec peu sportif comme moi, passé un certain âge, tu n’es plus tellement crédible pour un rap énergique comme celui qu’on défend, je me dis qu’ il faut essayer de se recycler, calmer le flow mais il y a un tas de contre-exemples en même temps comme The Pharcyde, KRS One… Je sais pas si dans 10-15 ans j’aurai encore envie de monter sur scène, je peux pas prédire l’avenir et puis je suis quelqu’un qui a des objectifs à court terme. Le cinéma est mon premier amour, j’y reviendrai sans doute…

KS : Mot de la fin?

HF et Céo : Aqua Big Up Cosmic Hip Hop !!!

Rendez-vous le 11 mars au Nouveau Casino pour une aquasoirée de ouf : www.smarturl.it/sa81ae !!!

Retrouvez les dates des prochains aquashows sur Facebook : www.facebook.com/hippocampefou

Retrouvez toutes les aquavidéos d’Hippocampe Fou sur YouTube : www.youtube.com/HippocampeFou

Le 1er album d’Hippocampe Fou °°AQUATRIP°° est disponible en physique & digital :

– Album aquadédicacé —> jeveuxaquatrip@gmail.com

– iTunes —> www.smarturl.it/0qc9la

– Fnac —> www.smarturl.it/f8tudt

 

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AQUA TR ‘HIP HOP SOUS LES FLOTS D’UN RAP AQUATIQUE! 

Photo : © Anaël Bouin

Rendez-vous mouillé avec le cheval des mers du rap, rencontre avec un agité du bocal, je suis un peu en avance, je cherche un lieu sympathique, où nous pourrons nous poser tous au sec pour tailler la bavette, faire l’interview et déguster une boisson… Je guette mon complice Bongo au coin d’une rue, passe un coup de bigo à Hippo et, en avant l’Aquatrip, voici venir notre « poisson »… pardon ! Notre animal aquatique et son air jovial et attentif à la fois, l’ambiance est funky dans le bar, je sors mes notes de médecin et intercepte notre interviewé, accompagné de son aquacolyte Céo, pour partir avec lui dans les profondeurs de l’âme de sa musique… Palmes et tuba, bouteille d’air comprimé, splatch, glou, glou, glou…C’est l’heure de la descente!

King Siroko (KS) : Salut Hippocampe fou, le cheval des mers du rap, immersion dans ton Younivers, est ce que tu peux te présenter en quelques mots, ton parcours, tes influences et surtout une question qui taraude tous les esprits : pourquoi Hippocampe Fou?

Hippocampe Fou (HF) : Alors là ce que j’aime bien c’est que tu viens de me poser 5 questions en une (rires)… Alors voilà quelques mots : Rap aquatique, Lama, Broustickyfrou. Concernant mes projets discographiques et net discographiques, chronologiquement, il y a eu : La Secte Phonétik, Vidéo Rap, Vaccin contre l’automne, la Net Tape Aquatique et plus récemment mon 1er album °°Aquatrip°°. Mes influences sont nombreuses, cinématographiques et musicales : Lars von Trier, Kubrick, Busta Rhymes, Boby Lapointe, Java… Et pourquoi Hippocampe, parce que pourquoi pas, je pense que c’est une bonne réponse, non ? (rires) J’ai toujours eu une fascination pour les chevaux, j’adore les chevaux depuis que je suis petit, gros câlins, je leur donnais un petit susucre quand je faisais un peu d’équitation, j’étais nul, j’aimais juste me balader en forêt. Et puis, j’aime la mer, faire des bains de pieds. « Fou » me semblait un bon qualificatif, la folie me fascine.

KS : Aqua trip, à quoi ça rime? qu’est ce que ça dit? le concept?

HF : ça me touche beaucoup cette question…Les questions sont très tactiles…rires En fait le délire, c’était de souligner ce concept de rap aquatique, qui tient en quelques mots et images : Aqua = l’eau car elle fait partie de l’être humain, de la planète Terre, on peut pas faire abstraction de cet élément. ça peut être à la fois très chaleureux, très rassurant, ça peut te faire du bien quand tu es en plein désert et que tu trouves une oasis que tu peux enfin boire et en même temps ça peut ne pas te faire du bien, si tu es sur une plage en Thaïlande et que beaucoup d’eau avance vers toi à fond ou que tu es pris dans un tourbillon au milieu de l’océan Pacifique. Disons que l’eau peut symboliser tellement de choses, c’est une manière intéressante de proposer un univers qui n’est pas terrestre, qui sort de l’ordinaire et qui peut revêtir plein de formes. Cela permet de passer d’une humeur à l’autre. L’idée, c’était de varier les flots et qu’ils puissent « onduler », se glisser sur différentes productions sons. Et du coup « trip »pour le côté voyage, plongée.

KS : Y’a t il une couleur musicale qui ressort ?

HF : C’est aquatique, l’idée est d’avoir une espèce de fluidité. C’est un voyage aquatique et musical donc, ça commence avec des sons plutôt boom bap pour aller explorer des sons plus expérimentaux, plus étranges, abyssaux, plus gras avec toujours l’idée d’aller au plus profond de l’océan, de mon propre océan, d’aller chercher là où je n’ai pas l’habitude d’aller. J’ai tendance à me satisfaire de la joie de vivre mais il faut savoir aussi quand tu es artiste parler de choses qui te touchent qui te blessent et plus tu montres d’aspects de ta personnalité, plus tu risques de toucher les gens car en fait, on est tous composés d’émotions, de souvenirs et de fragments de vie, on a quand même plein d’expressions de visages, d’humeurs différentes. On a pas une humeur constante du début à la fin de notre existence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

KS : J’ai remarqué une tendance très marquée aux jeux de mots, un rap très détaillé au niveau des sonorités, des références avec une bonne dose d’humour, y’ a t il des références littéraires ou autres dans ton °°Aquatrip°°?

HF : Littéraire… pas d’esbroufe, certaines oeuvres m’ont marqué dans ma scolarité, dans mon parcours ensuite à la fac, une fac de ciné, donc plus axée sur les images et les scénarios. Ce qui me fascine c’est tout ce qui est descriptif et imaginaire, c’est à dire que j’aime mélanger des choses du quotidien avec des personnages complétement fictionnels ou mythologiques genre un Minotaure qui débarque et qui check les 7 nains de Blanche Neige dans un bar style celui dans lequel nous sommes, ce, afin de créer des images un peu inattendues et le truc en plus, c’est de pousser l’auditeur à avoir une réflexion sur lui-même et le monde qui l’entoure. Il y a des morceaux carrément plus réalistes, d’autres carrément oniriques, barrés, surréalistes si j’ose le terme. L’idée, c’est de jongler entre ces univers. On a besoin de rêver, c’est sûr mais pour éviter d’être tout le temps dans l’imaginaire, le conte, la fable, j’essaye de me mouiller un peu pour ne pas tourner en rond non plus, le rap aquatique, c’est bien quand il est mouillé…

KS : Est ce que tu pratiques le freestyle, les battles de rap (End of the Weak) ou le clash (Rap Contenders) ?

HF : Je pratique l’aquafreestyle mais pas le battle parce que je préfère faire du rap avec un autre rappeur que contre lui. Je suis pas dans cet esprit de bataille, de guerre, j’ai plus envie qu’on se tienne tous la main, à la Mickael Jackson « Heal the world… » tu vois, je suis un peu dans ce délire, un peu comme toi Essayons de rendre le monde meilleur plutôt que de foutre encore plus le bordel. Le battle, c’est inhérent au Hip Hop. Moi, je suis venu au rap par le biais d’écoute de mecs qui racontaient des histoires. C’est ce qui m’intéressait… des mecs qui racontaient des choses, le fait d’extérioriser un peu des pensées ou des émotions que t’as pu avoir. Je respecte grave les gens qui font des compétitions de rap mais je n’ai pas cet instinct de combattant. Par contre, le freestyle, ça, c’est autre chose ; aux Etats-Unis, le freestyle, c’est l’impro ; en France, tellement de gens ont employé freestyle pour parler du fait que tu rappes des textes que tu connais bien et que tu poses sur un beat ; que je sépare impro de freestyle, je fais les deux avec mon camarade Céo avant ou après et aussi pendant l’Aquashow, ça nous stimule, c’est un moment où tu te mouilles, c’est un travail sans filet (rien à voir avec les bas résilles), c’est un moment où tu te mets à nu… Comme l’a dit Julie, voilà…je suis plus « splatch que clash » (cf Julie Caïn ; attachée de presse). Bonne formule (rires)

KS : Que penses tu du contexte rap à l’heure actuel? Qu’est ce qui te plaît ou déplaît?

HF : Je suis très tolérant, je suis pour la liberté d’expression donc j’ai pas envie de censurer un type de rap en disant que c’est nul. Dans les années 2000, le gangsta rap était sans doute le plus médiatisé et je suis pas trop fan, mais il y a un savoir faire derrière ces morceaux et c’est bien qu’il y ait plusieurs formes de rap. Ce que je trouve dommage, c’est les rappeurs qui se cantonnent à un style. Avant l’interview, tu me disais que, selon toi, j’étais plutôt dans la catégorie humoristique ; ça me fait plaisir, j’ai pas toujours l’impression d’être drôle. Je trouve important d’avoir des morceaux drôles et d’autres sérieux. Un artiste se doit d’explorer tous les styles. Je trouve qu’Orelsan est très drôle, je l’écoute en riant mais il a aussi des morceaux plus sérieux. Les Inconnus étaient chauds, j’adorais leurs morceaux, ils ont parodié plein de styles et les paroles étaient super travaillées.

Photo : © SWii

KS : As tu un bon disque à nous recommander?

HF : Felix le H « L’embarras du Chat » téléchargeable sur bandcamp.com et en plus il y a un rappeur aquatique qui s’est glissé dedans… rires Sinon le premier album de Java « Hawaï » qui m’a beaucoup influencé, c’est un album à mi-chemin entre le rap et la chanson française, évoquant un peu Boris Vian, Brel, Ferré, Gainsbourg sur certains titres mais avec une technique et un phrasé rap. « The Score » des Fugees. J’aime le hip hop mais j’aime aussi les sonorités anglaises comme le grime, le dubstep et aussi des groupes comme Foreign Beggars, Dizzee Rascal, Wiley, RoxXxan, Lady Leshurr : ce sont des rappeurs anglais qui ont des phrasés, des placements différents de ceux qu’on entend habituellement en France ou aux Etats-Unis. Sinon ma dernière claque scénique c’est Die Antwoord.

KS : A propos des Featurings de l’album ?

HF : Il y en a un ici, c’est mon aquacolyte Céo…

Céo : Céo, je suis l’unique featuring de l’album, je suis aussi son backeur sur scène, je l’accompagne avec notre Dj Deska (champion du monde par équipe DMC 2013) et en plus, j’ai produit et arrangé quelques tracks sur l’album. On s’est rencontré en studio je connaissais Hippocampe Fou par le net (Secte Phonétik) comme d’autres, j’appréciais le délire mais sans plus (sympa, mignon), j’avais mes propres critères et puis je suis tombé sur la vidéo « Le dindon » et là, je me suis dit wah le mec sait rapper !!! J’ai trouvé ça intéressant et je suis allé le voir pour lui proposer des instrus pour le connecter. C’était au moment où il faisait des concerts solo et il m’a proposé de l’accompagner sur scène et ça fait un an et demi qu’on tourne ensemble et ça se passe plutôt bien. On arrive bien à cohabiter sur scène.

 

 

 

 

 

 

Photo :  © Florent Massard

HF : Il y a beaucoup de rappeurs assez techniques et quand tu vas les voir en concert, ils arrivent sur scène sans backeur mais balancent des morceaux avec les backs enregistrés sur les instrus que l’ingé-son gère et parfois ça fait limite playback, je trouve pas ça terrible. Je me suis dit si on est deux sur scène, Céo peut remettre la sauce pendant que je reprends mon souffle, j’ai pas envie d’être tout rouge sur scène quand j’arrive en fin de couplet, Céo prend le relais.

Céo : Au delà de l’aspect technique, on est complémentaire, on est différent.

KS : Quels rapports entretiens tu avec les médias?

HF : Je suis assez fier de nature, je ne suis pas du genre à dire s’il te plait « tu peux m’interviewer » ou à aller quémander, non ! Je me suis toujours dit : « je fais ce que je fais, j’espère que je le fais bien et que les gens viendront à moi ». Maintenant, l’album est terminé et c’est clair qu’on a besoin du soutien des médias au maximum. Pour l’instant, il y a eu de bonnes aquachroniques sur pas mal de blogs, on a fait quelques radios et télévisions. On espère qu’il va y avoir un effet boule de neige.

Bongo : Te vois tu rapper la quarantaine passée?

HF : Je rapperai toujours, au moins dans ma salle de bain, sûrement des freestyles mais je pense quand même que pour un mec peu sportif comme moi, passé un certain âge, tu n’es plus tellement crédible pour un rap énergique comme celui qu’on défend, je me dis qu’ il faut essayer de se recycler, calmer le flow mais il y a un tas de contre-exemples en même temps comme The Pharcyde, KRS One… Je sais pas si dans 10-15 ans j’aurai encore envie de monter sur scène, je peux pas prédire l’avenir et puis je suis quelqu’un qui a des objectifs à court terme. Le cinéma est mon premier amour, j’y reviendrai sans doute…

KS : Mot de la fin?

HF et Céo : Aqua Big Up Cosmic Hip Hop !!!

Rendez-vous le 11 mars au Nouveau Casino pour une aquasoirée de ouf : www.smarturl.it/sa81ae !!!

Retrouvez les dates des prochains aquashows sur Facebook : www.facebook.com/hippocampefou

Retrouvez toutes les aquavidéos d’Hippocampe Fou sur YouTube : www.youtube.com/HippocampeFou

Le 1er album d’Hippocampe Fou °°AQUATRIP°° est disponible en physique & digital :

– Album aquadédicacé —> jeveuxaquatrip@gmail.com

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