Sur les traces de Phat Kat…
août 14, 2014 (One Comment) by kingsiroko

Un soir de pluie… Direction le café de la presse aux alentours de Bastille, une fois encore : chasse à l’interview!

Le contact m’a été donné par Komo Sarcani, merci à lui, j’ai la chance de rencontrer Phat Kat, rappeur et proche de Jay Dee, JDilla… on se calme … on respire… Ok, je rassemble mon anglais et mon esprit, concentration maxi, questions sous les yeux, on record avec le téléphone, c’est parti, j’ai comme le trac mais le Kat me met à l’aise, attitude Hip Hop, definitively…

King Siroko : Peux-tu te présenter en quelques mots, ton parcours artistique, etc?

Phat Kat : Collaborateur de Dilla (JayDee), je fais de la musique depuis le début des années 90. Dilla et moi, nous  avons eu un groupe en 95, nous avons signé chez Pay Day Records, sorti un Ep intitulé « Deadication to the suckers », tu devrais connaître ça.
Beaucoup de collabs, des solos et mon Ep « Undernigable ». Maintenant, je suis ici à Paris pour jouer et promouvoir mon nouvel album.

Quels sont tes projets à l’heure actuelle?

Je continue de faire évoluer mon son, j’ai un nouvel album qui sort cet été, c’est la suite de l’original que nous avons sorti vers 1999/2000. J’ai retouché ça et la production est faite par un beatmaker anglais appelé Aygor, qui a produit les sons sur tout le projet.

Comment définirais-tu ton style de musique?

Bon, mon style est comme une conversation, un rap vrai qui parle de la vraie vie, qui concerne les perspectives du quotidien, qui se poursuit dans la communauté de Detroit. Je parle simplement de l’endroit d’où je viens, je le raconte comme je le vois et comme je le ressens.

Quel est ton avis sur le old school revival et la culture hip hop aujourd’hui?

Mon avis sur le retour à la old school est que je pense que beaucoup de types comme moi n’ont pas disparu. Nous prenions du recul en continuant de créer mais le fait est que l’industrie s’occupe maintenant des goûts du public jeune. Il y a beaucoup de bonne  musique partout mais il y a plus de morceaux médiocres que de bons…

Tu te bats contre ces tendances et dérives commerciales du Hip Hop qui détruisent ses valeurs, dans ce que tu fais?

Je laisse ma musique parler d’elle même, je ne pouvais pas moins me soucier de ce que  la personne d’à côté est en train de faire car, à la fin de la journée, elle doit se regarder dans le miroir et savoir si ça fonctionne mais personnellement je crée ma propre musique afin de laisser ma propre marque dans le hip-hop.

Peux tu nous parler de ton dernier projet musical?

Mon dernier enregistrement était « Carte Blanche », album complet qui est sorti en 2007 sur look records – j’ai fait quelques morceaux énormes là-bas – Cold Steel, c’était un bon projet mais aussi l’occasion de tourner, rencontrer de nouvelles personnes et écouter de nouvelles musiques. Je suis beaucoup en Europe ; j’y rencontre des producteurs, et c’est le son actuel.

J’ai remarqué que beaucoup d’artistes et producteurs américains viennent s’installer à Paris en France et se plaisent à faire le business musical en Europe?

Ici en europe la musique est encore appréciée – le vrai hip-hop est encore apprécié mais pas aux États-Unis où c’est un sujet commercial, tu sais.

Il y a beaucoup de gens de l’underground là-bas, dans le jeu du business. Est-ce fini cette vibration énorme qu’il y a eu dans le milieu des années 90 avec des artistes comme Queen Latifah, A Tribe Called Quest…?

Maintenant, le point de vue d’un artiste oldschool de la génération 90 reste que beaucoup d’anciens refont surface, font leur retour en sortant de la bonne musique juste pour dire qu’ils laissent une trace, pour montrer la « marque bleue », pour montrer d’où la bonne musique vient ; pour qu’on se retourne et qu’on dise « wah, ces types font vraiment de la bonne zik et ils sont toujours là » donc nous allons laisser une marque bleue à notre tour.

Tu as beaucoup de styles dans tes sons, est ce une conception de la vie?

C’est vraiment juste du rap à propos de la vie quotidienne, comme ça vient sur la sélection de beats et selon le style de musique, ce que le son m’inspire, ce que j’amène et ça varie de chanson en chanson – si ça sonne sombre, tu auras des lyrics plus ténébreux ou si c’est une chanson enjouée, plus lumineuse, tu me verras peut être faire une chanson qui parle d’une belle femme ou d’autre chose encore, tout dépend…

Retour sur ton passé, tu as travaillé avec beaucoup d’artistes dont Jay Dee et Slum Village?

Retour au début des années 90, je faisais déjà mon truc tout seul… Moi et Dilla on s’est rencontré dans un bar appelé The Rythme Kitchen où tous les MCs de Detroit venaient peaufiner leur talent. Il aimait ce que je faisais et j’aimais ce qu’il faisait donc on a fait appel l’un à l’autre, bossé à fond des morceaux- nous sommes parvenus à faire une démo qu’on a donnée à Gangstarr… Ils ont kiffé et l’ont faite tourner à leurs connaissances et quelques semaines plus tard, ces dernières nous ont appelés en disant qu’ils voulaient nous signer… Cela s’est fait puis j’ai fait beaucoup d’enregistrements avec Dilla et de collaborations sur les titres de Slum Village, c’étaient de purs moments!

Tu mixes, scratches ou produis des instrus ou tu es seulement MC?

Je ne suis pas un dj ou producteur, je peux dire que j’arrange la musique mais si ma mémoire est bonne, produire, créer ou mixer des sons, je n’ai jamais été là dedans. Je suis surtout un MC.

Tu as joué ou tu joues d’un instrument?

En définitive, ma voix est un instrument, ça concerne toute la maîtrise du souffle, ce que tu libères ou dégages et c’est la clé pour un vrai MC, tu dois savoir passer la vibration, te lâcher pour amener aux gens ce qui les touche pour être vraiment en relation avec eux.

Comment as-tu rencontré Komo et à quelle période?

J’ai rencontré Komo il y a plusieurs années dans un spectacle à Paris, on s’est simplement connectés et, depuis, nous sommes toujours restés en contact – par Internet, c’est vraiment un bon gars et j’ai aimé chez lui le concept qu’il a créé et je lui ai dit que j’aimerais faire partie de ce trip.

Tu prépares une collaboration avec lui? 

Après, nous allons nous rendre au studio pour enregistrer une chanson ensemble, l’instru déchire aussi donc ça devrait être amusant.

Y a t-il des précisions que tu peux nous donner sur ton prochain album?

Je finis mon nouvel album en fait, il sortira cet été. Il nous reste encore une chanson à enregistrer et revenir aux États pour clipper la vidéo d’une chanson qui s’appelle « All Madden » avec moi, Guilty Simpson et Elzhi, je suis exité par ce nouveau projet tout produit par un producteur anglais – Aygor – le beat va secouer les gens comme personne ne l’a jamais vraiment fait aux États Unis. Comme Black Milk ou Usual Suspects, je voulais faire quelque chose de nouveau et avoir un nouveau son comme j’aime en découvrir – c’est pourquoi j’aime travailler avec de nouvelles personnes et Aygor apporte un tout nouveau son dans le game, oui, ce jeune va retourner le game, il n’a que 21 ans, je suis impatient que les gens écoutent ce que j’ai fait ces derniers temps.

Le mot de la fin ? Ton message pour les gens qui te liront?

Merci à tout le monde en Europe et spécialement à Paris, comme Paris a toujours supporté et aidé les mc’s de Détroit au maximum, je suis simplement heureux d’être toujours présent dans l’air du temps et sa connerie, d’être en face de cette musique édulcorée, je suis content que des types comme toi et les gens qui composent notre public soient toujours à l’affût de ce qu’on fait, des disques qu’on sort et je vais tous vous rendre fier de ce projet.

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août 14, 2014 (One Comment) by kingsiroko

Un soir de pluie… Direction le café de la presse aux alentours de Bastille, une fois encore : chasse à l’interview!

Le contact m’a été donné par Komo Sarcani, merci à lui, j’ai la chance de rencontrer Phat Kat, rappeur et proche de Jay Dee, JDilla… on se calme … on respire… Ok, je rassemble mon anglais et mon esprit, concentration maxi, questions sous les yeux, on record avec le téléphone, c’est parti, j’ai comme le trac mais le Kat me met à l’aise, attitude Hip Hop, definitively…

King Siroko : Peux-tu te présenter en quelques mots, ton parcours artistique, etc?

Phat Kat : Collaborateur de Dilla (JayDee), je fais de la musique depuis le début des années 90. Dilla et moi, nous  avons eu un groupe en 95, nous avons signé chez Pay Day Records, sorti un Ep intitulé « Deadication to the suckers », tu devrais connaître ça.
Beaucoup de collabs, des solos et mon Ep « Undernigable ». Maintenant, je suis ici à Paris pour jouer et promouvoir mon nouvel album.

Quels sont tes projets à l’heure actuelle?

Je continue de faire évoluer mon son, j’ai un nouvel album qui sort cet été, c’est la suite de l’original que nous avons sorti vers 1999/2000. J’ai retouché ça et la production est faite par un beatmaker anglais appelé Aygor, qui a produit les sons sur tout le projet.

Comment définirais-tu ton style de musique?

Bon, mon style est comme une conversation, un rap vrai qui parle de la vraie vie, qui concerne les perspectives du quotidien, qui se poursuit dans la communauté de Detroit. Je parle simplement de l’endroit d’où je viens, je le raconte comme je le vois et comme je le ressens.

Quel est ton avis sur le old school revival et la culture hip hop aujourd’hui?

Mon avis sur le retour à la old school est que je pense que beaucoup de types comme moi n’ont pas disparu. Nous prenions du recul en continuant de créer mais le fait est que l’industrie s’occupe maintenant des goûts du public jeune. Il y a beaucoup de bonne  musique partout mais il y a plus de morceaux médiocres que de bons…

Tu te bats contre ces tendances et dérives commerciales du Hip Hop qui détruisent ses valeurs, dans ce que tu fais?

Je laisse ma musique parler d’elle même, je ne pouvais pas moins me soucier de ce que  la personne d’à côté est en train de faire car, à la fin de la journée, elle doit se regarder dans le miroir et savoir si ça fonctionne mais personnellement je crée ma propre musique afin de laisser ma propre marque dans le hip-hop.

Peux tu nous parler de ton dernier projet musical?

Mon dernier enregistrement était « Carte Blanche », album complet qui est sorti en 2007 sur look records – j’ai fait quelques morceaux énormes là-bas – Cold Steel, c’était un bon projet mais aussi l’occasion de tourner, rencontrer de nouvelles personnes et écouter de nouvelles musiques. Je suis beaucoup en Europe ; j’y rencontre des producteurs, et c’est le son actuel.

J’ai remarqué que beaucoup d’artistes et producteurs américains viennent s’installer à Paris en France et se plaisent à faire le business musical en Europe?

Ici en europe la musique est encore appréciée – le vrai hip-hop est encore apprécié mais pas aux États-Unis où c’est un sujet commercial, tu sais.

Il y a beaucoup de gens de l’underground là-bas, dans le jeu du business. Est-ce fini cette vibration énorme qu’il y a eu dans le milieu des années 90 avec des artistes comme Queen Latifah, A Tribe Called Quest…?

Maintenant, le point de vue d’un artiste oldschool de la génération 90 reste que beaucoup d’anciens refont surface, font leur retour en sortant de la bonne musique juste pour dire qu’ils laissent une trace, pour montrer la « marque bleue », pour montrer d’où la bonne musique vient ; pour qu’on se retourne et qu’on dise « wah, ces types font vraiment de la bonne zik et ils sont toujours là » donc nous allons laisser une marque bleue à notre tour.

Tu as beaucoup de styles dans tes sons, est ce une conception de la vie?

C’est vraiment juste du rap à propos de la vie quotidienne, comme ça vient sur la sélection de beats et selon le style de musique, ce que le son m’inspire, ce que j’amène et ça varie de chanson en chanson – si ça sonne sombre, tu auras des lyrics plus ténébreux ou si c’est une chanson enjouée, plus lumineuse, tu me verras peut être faire une chanson qui parle d’une belle femme ou d’autre chose encore, tout dépend…

Retour sur ton passé, tu as travaillé avec beaucoup d’artistes dont Jay Dee et Slum Village?

Retour au début des années 90, je faisais déjà mon truc tout seul… Moi et Dilla on s’est rencontré dans un bar appelé The Rythme Kitchen où tous les MCs de Detroit venaient peaufiner leur talent. Il aimait ce que je faisais et j’aimais ce qu’il faisait donc on a fait appel l’un à l’autre, bossé à fond des morceaux- nous sommes parvenus à faire une démo qu’on a donnée à Gangstarr… Ils ont kiffé et l’ont faite tourner à leurs connaissances et quelques semaines plus tard, ces dernières nous ont appelés en disant qu’ils voulaient nous signer… Cela s’est fait puis j’ai fait beaucoup d’enregistrements avec Dilla et de collaborations sur les titres de Slum Village, c’étaient de purs moments!

Tu mixes, scratches ou produis des instrus ou tu es seulement MC?

Je ne suis pas un dj ou producteur, je peux dire que j’arrange la musique mais si ma mémoire est bonne, produire, créer ou mixer des sons, je n’ai jamais été là dedans. Je suis surtout un MC.

Tu as joué ou tu joues d’un instrument?

En définitive, ma voix est un instrument, ça concerne toute la maîtrise du souffle, ce que tu libères ou dégages et c’est la clé pour un vrai MC, tu dois savoir passer la vibration, te lâcher pour amener aux gens ce qui les touche pour être vraiment en relation avec eux.

Comment as-tu rencontré Komo et à quelle période?

J’ai rencontré Komo il y a plusieurs années dans un spectacle à Paris, on s’est simplement connectés et, depuis, nous sommes toujours restés en contact – par Internet, c’est vraiment un bon gars et j’ai aimé chez lui le concept qu’il a créé et je lui ai dit que j’aimerais faire partie de ce trip.

Tu prépares une collaboration avec lui? 

Après, nous allons nous rendre au studio pour enregistrer une chanson ensemble, l’instru déchire aussi donc ça devrait être amusant.

Y a t-il des précisions que tu peux nous donner sur ton prochain album?

Je finis mon nouvel album en fait, il sortira cet été. Il nous reste encore une chanson à enregistrer et revenir aux États pour clipper la vidéo d’une chanson qui s’appelle « All Madden » avec moi, Guilty Simpson et Elzhi, je suis exité par ce nouveau projet tout produit par un producteur anglais – Aygor – le beat va secouer les gens comme personne ne l’a jamais vraiment fait aux États Unis. Comme Black Milk ou Usual Suspects, je voulais faire quelque chose de nouveau et avoir un nouveau son comme j’aime en découvrir – c’est pourquoi j’aime travailler avec de nouvelles personnes et Aygor apporte un tout nouveau son dans le game, oui, ce jeune va retourner le game, il n’a que 21 ans, je suis impatient que les gens écoutent ce que j’ai fait ces derniers temps.

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Merci à tout le monde en Europe et spécialement à Paris, comme Paris a toujours supporté et aidé les mc’s de Détroit au maximum, je suis simplement heureux d’être toujours présent dans l’air du temps et sa connerie, d’être en face de cette musique édulcorée, je suis content que des types comme toi et les gens qui composent notre public soient toujours à l’affût de ce qu’on fait, des disques qu’on sort et je vais tous vous rendre fier de ce projet.

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