Mathieu Kassovitz hésite à réaliser la Haine 2 !
octobre 31, 2014 (No Comments) by Blvck Zez

C’est toujours avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve Mathieu Kassovitz derrière ou devant la caméra. Car l’enfant chéri du cinéma a commencé très fort sa carrière avec un film devenu mythique « La Haine » qui changea peut-être à sa manière le regard des français sur la cité. Quelques années plus tard, voilà que Mathieu Kassovitz est devenu dérangeant. Dans une France qui semble chaque jour plus près du fossé de l’intolérance, le rebelle aux idées subversives doit rendre des comptes. Tant pis, il résiste qu’importe s’il doit réaliser le deuxième volet de son film, mais est-ce le moment idéal ?

la-haineLa Haine est sorti dans les salles de cinéma en France en 1995. La Haine dépeint avec brio l’inexorable « chute en enfer » de trois jeunes de cité embarqués malgré eux dans l’embrasement de leur quartier. Loin des stéréotypes véhiculés sur les quartiers, le film est devenu une référence en la matière. Quant à son réalisateur Mathieu Kassovitz, qui a été à la fois primé à Cannes pour le prix de « La mise en scène » et aux Césars pour le prix du meilleur Film, il a donné un véritable souffle à sa carrière.

Il faut savoir que le problème des quartiers était un sujet délicat qui n’était pas bon de traiter au cinéma pour éviter débordement et division. On peut compter sur les doigts d’une main les films qui se sont risqués à dépeindre les quartiers tels qu’ils étaient et pas tels que les français rêvaient de les voir comme   » Le Thé au harem d’Archimède » ou « Ma 6T va craqu-er ».

Si Mathieu Kassovitz dit lui même que la Haine n’a pas changé les choses : « En 1995, j’étais naïf : je pensais que La Haine allait résoudre des problèmes. Le film n’a rien changé. Est-ce que ça vaut le coup aujourd’hui de remonter au créneau ? ». Il est indéniable que le film de Mathieu Kassovitz est venu concrétiser un mouvement qui a vu la jeunesse issue des quartiers s’insérer doucement dans le paysage médiatique français. Les pionniers en la matière n’étaient-ils pas ceux qui avaient amorcer la marche pourl’égalité ?

Côté réalisation, Mathieu Kassovitz comme tous ceux qui ont réalisé trop tôt un « petit chef d’oeuvre » s’est un peu perdu. D’abord dans les polars sans grande envergure mais toujours engagé comme « Assassin(s) » puis dans le films plus mainstream comme  « Les rivières pourpres ».

Ces dernières années, on a surtout découvert le Kassovitz acteur qui était au sommet de son art dans le « Amen » de Costa Gavras, lui qui est surtout connu pour ses rôle dans des films plus grand public comme « Un illustre Inconnu ».

Finalement, c’est lorsque Mathieu Kassovitz est passé derrière la caméra qu’il a arrêté de faire l’unanimité. Avec « L’Ordre et la Morale », Mathieu Kassovitz devait encore traiter d’un sujet très délicat : la prise d’otage d’Ouvéa en Nouvelle Calédonie. Si le côté fédérateur de son film « la Haine » l’a sauvé des objecteurs de conscience, il a été accusé après la sortie de ce film de négationnisme. Il est vrai que Mathieu Kassovitz a tenté de traiter ce sujet très délicat aujourd’hui encore en accordant plus d’importance à la position des preneurs d’otage. Et même s’il n’a pas évité certains écueils comme le sentimentalisme mal placé, l’accueil glacial de certains médias pour ce film marque le passage d’un cap en France.

Alors est-il temps de faire la suite de « la Haine »« Il n’y a pas une journée sans que quelqu’un me rappelle ce film. J’ai l’impression qu’on a tapé juste. La grande question est : dois-je réaliser La Haine 2 ou pas ?. Il ajoute ensuite : « Si je le fais, c’est dans l’année qui vient. Mais est-ce que j’ai envie d’y aller à une époque où marquer les esprits est plus compliqué. Je n’ai pas peur de rater le film, mais je crains qu’il ait moins d’impact dans un monde où tout remplace tout à toute vitesse. Si c’est juste pour faire des entrées, ça ne m’intéresse pas.La Haine 2 serait très violent et je ne sais pas si le milieu est prêt à l’accepter. »

Finalement le cinéma est l’image du monde. S’il est plus violent on sait ce que ça veut dire. Pourquoi pas ?

Mazdak Vafaei Shalmani

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Mathieu Kassovitz hésite à réaliser la Haine 2 !
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la-haineLa Haine est sorti dans les salles de cinéma en France en 1995. La Haine dépeint avec brio l’inexorable « chute en enfer » de trois jeunes de cité embarqués malgré eux dans l’embrasement de leur quartier. Loin des stéréotypes véhiculés sur les quartiers, le film est devenu une référence en la matière. Quant à son réalisateur Mathieu Kassovitz, qui a été à la fois primé à Cannes pour le prix de « La mise en scène » et aux Césars pour le prix du meilleur Film, il a donné un véritable souffle à sa carrière.

Il faut savoir que le problème des quartiers était un sujet délicat qui n’était pas bon de traiter au cinéma pour éviter débordement et division. On peut compter sur les doigts d’une main les films qui se sont risqués à dépeindre les quartiers tels qu’ils étaient et pas tels que les français rêvaient de les voir comme   » Le Thé au harem d’Archimède » ou « Ma 6T va craqu-er ».

Si Mathieu Kassovitz dit lui même que la Haine n’a pas changé les choses : « En 1995, j’étais naïf : je pensais que La Haine allait résoudre des problèmes. Le film n’a rien changé. Est-ce que ça vaut le coup aujourd’hui de remonter au créneau ? ». Il est indéniable que le film de Mathieu Kassovitz est venu concrétiser un mouvement qui a vu la jeunesse issue des quartiers s’insérer doucement dans le paysage médiatique français. Les pionniers en la matière n’étaient-ils pas ceux qui avaient amorcer la marche pourl’égalité ?

Côté réalisation, Mathieu Kassovitz comme tous ceux qui ont réalisé trop tôt un « petit chef d’oeuvre » s’est un peu perdu. D’abord dans les polars sans grande envergure mais toujours engagé comme « Assassin(s) » puis dans le films plus mainstream comme  « Les rivières pourpres ».

Ces dernières années, on a surtout découvert le Kassovitz acteur qui était au sommet de son art dans le « Amen » de Costa Gavras, lui qui est surtout connu pour ses rôle dans des films plus grand public comme « Un illustre Inconnu ».

Finalement, c’est lorsque Mathieu Kassovitz est passé derrière la caméra qu’il a arrêté de faire l’unanimité. Avec « L’Ordre et la Morale », Mathieu Kassovitz devait encore traiter d’un sujet très délicat : la prise d’otage d’Ouvéa en Nouvelle Calédonie. Si le côté fédérateur de son film « la Haine » l’a sauvé des objecteurs de conscience, il a été accusé après la sortie de ce film de négationnisme. Il est vrai que Mathieu Kassovitz a tenté de traiter ce sujet très délicat aujourd’hui encore en accordant plus d’importance à la position des preneurs d’otage. Et même s’il n’a pas évité certains écueils comme le sentimentalisme mal placé, l’accueil glacial de certains médias pour ce film marque le passage d’un cap en France.

Alors est-il temps de faire la suite de « la Haine »« Il n’y a pas une journée sans que quelqu’un me rappelle ce film. J’ai l’impression qu’on a tapé juste. La grande question est : dois-je réaliser La Haine 2 ou pas ?. Il ajoute ensuite : « Si je le fais, c’est dans l’année qui vient. Mais est-ce que j’ai envie d’y aller à une époque où marquer les esprits est plus compliqué. Je n’ai pas peur de rater le film, mais je crains qu’il ait moins d’impact dans un monde où tout remplace tout à toute vitesse. Si c’est juste pour faire des entrées, ça ne m’intéresse pas.La Haine 2 serait très violent et je ne sais pas si le milieu est prêt à l’accepter. »

Finalement le cinéma est l’image du monde. S’il est plus violent on sait ce que ça veut dire. Pourquoi pas ?

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