Le rap canadien, c’est bien ! Le rap québécois, c’est mieux !
Complètement sous estimé, le Hip Hop canadien indépendant gagne à être connu. Cette scène regorge de bijoux qui ne demandent qu’à être découverts et contemplés. De par sa proximité avec les Etats-Unis et le vieux continent à travers la France et la Grande Bretagne, la culture canadienne a développé ses avantages. La diversité de ses immigrés a aussi apporté de nombreux épices au melting-pot musical.
Au début des années 2000, certains artistes – souvent autoproduits – ont commencé à attirer l’attention en développant leur propre scène. On pourrait même appeler cette période la “golden age” du Hip Hop indépendant canadien tant de nombreux artistes et labels ont émergé et n’ont rien perdu de leur fraicheur.
Commençons notre voyage à l’ouest avec les Swollen Members de Vancouver. Ils sont le vaisseau amiral du Hip Hop underground canadien. Des morceaux comme “Pokerface” ont montré au monde qu’ils jouent dans la même cour que la crème de la scène américaine.
Leurs premiers albums sont sortis sur Battle Axe, le label de l’un des MCs nommés Mad Child. C’est sous ce nom qu’ils vont signer un intéressant groupe local : Sweatshop Union. Moins sombre et avec des sonorités plus pop, leur musique n’en demeure pas moins désagréable.
TRACK >> Swollen Members
Pokerface (Bad Dreams, Battle Axe, 2001)
TRACK >> Sweatshop Union
Union Dues (Sweatshop Union, 2002)
Sur le même territoire, un autre genre de Hip Hop fleurissait. McEnroe, un producteur / MC et entrepreneur, a commencé ses activités très jeune.
Au fil des années, il a puisé dans sa collection des samples allant de la musique des Balkans au classique pour créer d’élégant beats. Sous l’étiquette Peanut & Corn, son label, Il a signé de nombreux artistes, parfois singuliers, pour qui il a bien souvent produit des instrumentales. Gruf (aussi appellé Gruf The Druid) de Winnipeg est certainement le MC le plus abstrait d’entre eux.
TRACK >> McEnroe
Wandering Eye (Disenfranchised, 2003)
TRACK >> Gruf The Druid
Awakening (Druidry, 2001)
Quelques heures d’avion un peu plus à l’est et on arrive à Toronto, un autre terrain fertile au développement du Hip Hop. Le producteur et rapper Noah23, lui aussi fondateur de son propre label Plague Language Records, a poussé les frontières du genre un peu plus loin avec sa fusion d’instruments acoustiques, beats électronique et de MCing spontané aux flows variants. Ce vent frais de nouveaux artistes va puiser son inspiration dans de nombreux genres musicaux. Les influences jamaïcaines du label sont évidentes sur l’album “Atom of Eden” de Orko. Cet impressionnant album-concept est une sombre peinture d’un futur pas si distant.
TRACK >> Noah23
Insect Network (Neophyte Phenotype, 2001)
TRACK >> Orko The Sycotik Alien
Future Evolution (Atoms of Eden, 2003)
Le Québec, la partie francophone, n’est pas resté à attendre dans le noir. La musique y est plus influencée par les îles caribéennes francophones et de plus en plus par les émigrants maghrébins. Plus proche de l’Europe, la scène musicale électronique y est aussi plus dynamique. Aussi, la part amérindienne de la société canadienne semble davantage visible dans cette scène Hip Hop.
L’un des groupes le plus populaire est Loco Locass qui ont signé leur premier album sur Audiogram, un label indépendant qui avait l’habitude de focaliser sur les artistes québécois. Loco Locass défend fièrement la francophonie sans tomber dans l’anti-américanisme. Les paroles, généralement politisées, dénoncent les abus de l’ultra-libéralisme et la puissance de la finance.
D’un autre coté, des groupes comme Omnikron sont plus influencés par le Hip Hop américain et particulièrement les genres comme le Crunk ou le Dirty South. Les paroles sont plus crues et l’usage décomplexé d’anglicismes les éloigne de Loco Locass. Ils ont fait d’intéressantes collaborations avec le groupe français TTC (signé sur le label anglais Big Dada) et le très créatif producteur québécois d’Electro / Hip Hop / Tropical Bass Ghislain Poirier.
TRACK >> Loco Locass
La Bataille des Murailles (Amour Oral, 2004)
TRACK >> Gislain Poirier ft. Omnikron
Rivière de diamants (Futurs Millionaires Vol. 1, 2005)
Je n’aurais pas finit le tour de cette époque sans mentionner 2 artistes qui ont sorti d’impressionnants albums sur des majors et de prestigieux labels indépendants non canadien.
Buck 65, de la lointaine province de Nouvelle-Écosse, est un artiste intéressant dans le monde du Hip Hop. Producteur et MC, il a savamment crée un mélange de folk et d’Hip Hop abstrait aux influence multiples. En 2001, un de ses premiers album “Man Overboard” est sorti sur Anticon, le label US le plus avant-garde du début de la décennie.
Le second artiste à ne pas oublier est Kid Koala. Ce canadien aux origines chinoises de Vancouver est certainement le Turntablist / producteur le plus original de sa génération. Loin de l’école américaine tel que X-Ecutioners, il a peaufiné un son unique aux influences Jazz et Blues. Ses albums sortis sur le très précurseur label britannique Ninja Tune ont ouvert une nouvelle voie dans le Turntablism où la course à la performance technique compte moins que l’aspect narratif d’un morceau. Il a aussi participé au projet album concept fou de Deltron 3030. Ce supergroupe réunit Dan The Automator, Del The Funky Homosapien et Kid Koala. Moins expérimental que ses autres projets, cet album reste un chef d’œuvre.
TRACK >> Buck65
Roses and Bluejays (Talkin’ Honky Blues, 2003)
TRACK >> Kid Koala
Skanky Panky (Some of My Best Friends Are DJs, 2003)
A travers cette petite révolution, le Hip Hop canadien a trouvé son chemin et a posé les bases d’une scène indépendante en pleine expansion.
Cette évolution s’ancre d’ailleurs dans un mouvement global du Hip Hop dit alternatif / indie / underground où de petites structures de production sont parvenues à être reconnues internationalement.
>>> PLAYLIST <<<
Complètement sous estimé, le Hip Hop canadien indépendant gagne à être connu. Cette scène regorge de bijoux qui ne demandent qu’à être découverts et contemplés. De par sa proximité avec les Etats-Unis et le vieux continent à travers la France et la Grande Bretagne, la culture canadienne a développé ses avantages. La diversité de ses immigrés a aussi apporté de nombreux épices au melting-pot musical.
Au début des années 2000, certains artistes – souvent autoproduits – ont commencé à attirer l’attention en développant leur propre scène. On pourrait même appeler cette période la “golden age” du Hip Hop indépendant canadien tant de nombreux artistes et labels ont émergé et n’ont rien perdu de leur fraicheur.
Commençons notre voyage à l’ouest avec les Swollen Members de Vancouver. Ils sont le vaisseau amiral du Hip Hop underground canadien. Des morceaux comme “Pokerface” ont montré au monde qu’ils jouent dans la même cour que la crème de la scène américaine.
Leurs premiers albums sont sortis sur Battle Axe, le label de l’un des MCs nommés Mad Child. C’est sous ce nom qu’ils vont signer un intéressant groupe local : Sweatshop Union. Moins sombre et avec des sonorités plus pop, leur musique n’en demeure pas moins désagréable.
TRACK >> Swollen Members
Pokerface (Bad Dreams, Battle Axe, 2001)
TRACK >> Sweatshop Union
Union Dues (Sweatshop Union, 2002)
Sur le même territoire, un autre genre de Hip Hop fleurissait. McEnroe, un producteur / MC et entrepreneur, a commencé ses activités très jeune.
Au fil des années, il a puisé dans sa collection des samples allant de la musique des Balkans au classique pour créer d’élégant beats. Sous l’étiquette Peanut & Corn, son label, Il a signé de nombreux artistes, parfois singuliers, pour qui il a bien souvent produit des instrumentales. Gruf (aussi appellé Gruf The Druid) de Winnipeg est certainement le MC le plus abstrait d’entre eux.
TRACK >> McEnroe
Wandering Eye (Disenfranchised, 2003)
TRACK >> Gruf The Druid
Awakening (Druidry, 2001)
Quelques heures d’avion un peu plus à l’est et on arrive à Toronto, un autre terrain fertile au développement du Hip Hop. Le producteur et rapper Noah23, lui aussi fondateur de son propre label Plague Language Records, a poussé les frontières du genre un peu plus loin avec sa fusion d’instruments acoustiques, beats électronique et de MCing spontané aux flows variants. Ce vent frais de nouveaux artistes va puiser son inspiration dans de nombreux genres musicaux. Les influences jamaïcaines du label sont évidentes sur l’album “Atom of Eden” de Orko. Cet impressionnant album-concept est une sombre peinture d’un futur pas si distant.
TRACK >> Noah23
Insect Network (Neophyte Phenotype, 2001)
TRACK >> Orko The Sycotik Alien
Future Evolution (Atoms of Eden, 2003)
Le Québec, la partie francophone, n’est pas resté à attendre dans le noir. La musique y est plus influencée par les îles caribéennes francophones et de plus en plus par les émigrants maghrébins. Plus proche de l’Europe, la scène musicale électronique y est aussi plus dynamique. Aussi, la part amérindienne de la société canadienne semble davantage visible dans cette scène Hip Hop.
L’un des groupes le plus populaire est Loco Locass qui ont signé leur premier album sur Audiogram, un label indépendant qui avait l’habitude de focaliser sur les artistes québécois. Loco Locass défend fièrement la francophonie sans tomber dans l’anti-américanisme. Les paroles, généralement politisées, dénoncent les abus de l’ultra-libéralisme et la puissance de la finance.
D’un autre coté, des groupes comme Omnikron sont plus influencés par le Hip Hop américain et particulièrement les genres comme le Crunk ou le Dirty South. Les paroles sont plus crues et l’usage décomplexé d’anglicismes les éloigne de Loco Locass. Ils ont fait d’intéressantes collaborations avec le groupe français TTC (signé sur le label anglais Big Dada) et le très créatif producteur québécois d’Electro / Hip Hop / Tropical Bass Ghislain Poirier.
TRACK >> Loco Locass
La Bataille des Murailles (Amour Oral, 2004)
TRACK >> Gislain Poirier ft. Omnikron
Rivière de diamants (Futurs Millionaires Vol. 1, 2005)
Je n’aurais pas finit le tour de cette époque sans mentionner 2 artistes qui ont sorti d’impressionnants albums sur des majors et de prestigieux labels indépendants non canadien.
Buck 65, de la lointaine province de Nouvelle-Écosse, est un artiste intéressant dans le monde du Hip Hop. Producteur et MC, il a savamment crée un mélange de folk et d’Hip Hop abstrait aux influence multiples. En 2001, un de ses premiers album “Man Overboard” est sorti sur Anticon, le label US le plus avant-garde du début de la décennie.
Le second artiste à ne pas oublier est Kid Koala. Ce canadien aux origines chinoises de Vancouver est certainement le Turntablist / producteur le plus original de sa génération. Loin de l’école américaine tel que X-Ecutioners, il a peaufiné un son unique aux influences Jazz et Blues. Ses albums sortis sur le très précurseur label britannique Ninja Tune ont ouvert une nouvelle voie dans le Turntablism où la course à la performance technique compte moins que l’aspect narratif d’un morceau. Il a aussi participé au projet album concept fou de Deltron 3030. Ce supergroupe réunit Dan The Automator, Del The Funky Homosapien et Kid Koala. Moins expérimental que ses autres projets, cet album reste un chef d’œuvre.
TRACK >> Buck65
Roses and Bluejays (Talkin’ Honky Blues, 2003)
TRACK >> Kid Koala
Skanky Panky (Some of My Best Friends Are DJs, 2003)
A travers cette petite révolution, le Hip Hop canadien a trouvé son chemin et a posé les bases d’une scène indépendante en pleine expansion.
Cette évolution s’ancre d’ailleurs dans un mouvement global du Hip Hop dit alternatif / indie / underground où de petites structures de production sont parvenues à être reconnues internationalement.
>>> PLAYLIST <<<
Le rap canadien, c’est bien ! Le rap québécois, c’est mieux !
Le rap canadien, c’est bien ! Le rap québécois, c’est mieux !