Sear comme toujours « Interdit Aux Bâtards »
septembre 19, 2014 (One Comment) by Blvck Zez

En faisant nos recherches sur Sear, le journaliste et fondateur du mythique magazine Get Busy, nous sommes tombés sur toutes sortes de qualificatifs plus ou moins élogieux. Certains parlaient de lui comme d’un « dandy moderne »« impitoyable » et « cynique ». Croyez moi de nos jours ce sont des qualités ! Au final, j’ai trouvé un trublion atypique au verbe ultra-tranchant. Sear a la PunchLine plus affutée que la plupart des rappeurs rencontrés jusque-là. 

L’entretien commence sur un fou rire lorsqu’on parle à Sear de sa condition médiatique, en clair, de sa réputation de vanneur de haut vol. A première vue il a gardé toute sa modestie et  il ne se prend ni pour le Mohammad Ali de la rime ni pour le PPDA du Rap. Difficile quand on connaît le parcours du mythique fondateur du magazine « Get Busy ».

Eh oui, fans de Maître Gims et adorateurs de La Fouine (alias Fouiny Baby), avant d’être un titre de Sean Paul, le ragga chanteur le mieux entouré du monde (de belles femmes en réalité), « Get Busy » était un fanzine puis un magazine de Rap. C’est en 1990 que commence l’aventure « Get Busy » avec Sear au pinceau. Il fonde son fanzine de Rap au ton volontairement léger et avec une vocation plus ou moins satyrique. Sear est né car le ton, le sujet, l’esprit du magazine reflètent à tous les points de vue la personnalité du journaliste.

Après un bref interlude chez les NTM du 93, pour lesquels il réalisera un DVD documentaire (en collaboration avec Alain Chabat) et pour lesquels il tiendra une revue (disponible dans les bonnes bibliothèques), le journaliste reviendra à ses premiers amours avec le magazine « Get Busy » (interdit aux bâtards). Celui-ci disparaîtra avec les autres mags Hip-Hop au moment de la grande hécatombe de 2008 de triste mémoire, qui a tué tous les titres de presse hip-hop à l’exception de ceux qui étaient soutenus par Skyrock. En 2014, il sort son livre « Interdit aux Bâtards », de la poésie à l’état pur pour les fans de PunchLine.

« Si les gens avaient vraiment quelque chose à raconter, ils ne traîneraient pas autant sur les réseaux sociaux » Sear

« Interdits aux Batards » est un recueil de statuts Facebook. L’ère des réseaux sociaux c’est aussi un peu l’air du n’importe quoi. De l’aveu de Sear lui-même, les gens racontent « un peu leur vie sur les réseaux sociaux ». Et autant dire que tout le monde n’a pas une vie trépidante. « Si les gens avaient vraiment quelque chose à raconter, ils ne traîneraient pas autant sur les réseaux sociaux ». Voilà c’est fait !

Finalement le projet est peu né de nulle part. Un des amis de Sear a trouvé que le fondateur de « Get Busy » n’avait pas vraiment la langue dans sa poche, et qu’il pouvait traiter de tous les sujets sur ses statuts Facebook. Alors il a pris la décision de compiler les statuts de Sear pour en faire un livre. Une fois mis devant le fait accompli, Sear a accepté de publier ce morceau live de vie privée.

Au final, on retrouve des statuts sur l’actualité, la vie, la religion, l’amour et même des joutes verbales comme par exemple avec son soc’ Dj Kefran. Comme il le dit lui-même « c’est la vie ! ». Et il y a toujours « une pointe d’autodérision », heureusement car les  facebookers empreintent généralement le chemin de « l’égo-trip ». 

« Les hommes naissent en sortant d’une chatte, et passent le restant de leur vie à vouloir retourner dedans !  » Sear

Il y a des statuts mythiques comme par exemple le « – Les hommes naissent en sortant d’une chatte, et passent le restant de leur vie à vouloir retourner dedans ! (19/09/2009) » ou encore le « Je suis contre l’avortement pour les poissons, car après ça fait des poissons panés ! (04/04/2013)….Un peu de douceur dans un monde de brut !

Le livre compile plus de 5 ans de Facebook et Sear est un Facebookeur prolifique. Il y a déjà eu des recueils de « Tweets » comme celui de Bernad Pivot – ou celui de Oxmo Puccino (« 140 Piles ») qui est sorti après. Mais d’avis d’amateur, aucun d’eux n’a été si Borderline et si drôle.

Pour Sear, chacun connaît ses propres limites, certains trouveront ses statuts borderline d’autres pas. D’ailleurs, chacun retiendra du livre « ce qui épousera le mieux son degré de compréhension et ses centres d’intérêt ». Mais ce qui compte, c’est que « ça ne sert à rien de venir chialer sur Facebook si t’as rien à dire. Tout est dans la formule ».

A la fin des années 2000, il publiera sur Facebook un statut assez drôle : « A part McEnroe, Khadafi, et Vergès, toutes mes idoles sont mortes ». Autant dire qu’avec le lynchage de Khadafi à Tripoli et le décès de Vergès à Paris, il ne reste plus beaucoup de nom sur cette liste. Mais cela permet de cerner un peu le personnage de Sear à une époque où les rappeurs et plus généralement les street acteurs se prennent souvent pour des demi-dieux incritiquables.

Les idoles ne sont plus…

En ce qui concerne la politique, Sear se dit « désabusé ». « T’as un président de gauche qui a été élu par défaut et qui là est président de 15 % des français ». En ce qui concerne les printemps arabes, il dit qu’ « on est allé déglinguer des dictateurs qui tenaient des pays, on les a laissé se faire massacrer sans procès, et puis maintenant les pays ne tiennent plus et  sont tombés dans les affres de l’islamisme ».

Et puis la religion, les peuples « ont besoin de se raccrocher à quelque chose ». Quand on parle de repli communautaire, il met tous les communautarismes sur le même plan, autant « le bloc identitaire »  proche du FN que « les communautarismes de tous bords ».

Personnage très atypique

Et enfin la musique, il ne blâme pas les nouveaux rappeurs comme Maître Gims ou La Fouine. Il prétend toutefois que l’offre musicale était beaucoup plus diversifiée et meilleure il y a quelques années. Aujourd’hui « on t’offre de la merde et toujours la même merde ».

Sear est également venu nous présenter sa toute dernière actualité.

Dérivé subtil de l’émission « on refait le Foot » (d’Eugène Saccomano)« On refait le Rap » est une émission dans laquelle on retrouve Sear accompagné de Mouloud Achour, Jean-Pierre seck et Olivier Cachin. Ces cadors deu Rap Game « analysis » offrent chaque semaine un brainstorming de choix, loin des stéréotypes propres à la critique artistique du Rap, pour présenter l’actualité du Rap. Le pilote de l’émission a déjà été diffusé en juillet 2014 et était consacré à « La Nouvelle Génération du Rap farnçais ». Dernière question c’est quand le prochain numéro. « Ça arrive là »…

Vous pouvez vous procurer « Interdit aux Batards » ICI.

Mazdak Vafaei Shalmani

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Sear comme toujours « Interdit Aux Bâtards »
septembre 19, 2014 (One Comment) by Blvck Zez

En faisant nos recherches sur Sear, le journaliste et fondateur du mythique magazine Get Busy, nous sommes tombés sur toutes sortes de qualificatifs plus ou moins élogieux. Certains parlaient de lui comme d’un « dandy moderne »« impitoyable » et « cynique ». Croyez moi de nos jours ce sont des qualités ! Au final, j’ai trouvé un trublion atypique au verbe ultra-tranchant. Sear a la PunchLine plus affutée que la plupart des rappeurs rencontrés jusque-là. 

L’entretien commence sur un fou rire lorsqu’on parle à Sear de sa condition médiatique, en clair, de sa réputation de vanneur de haut vol. A première vue il a gardé toute sa modestie et  il ne se prend ni pour le Mohammad Ali de la rime ni pour le PPDA du Rap. Difficile quand on connaît le parcours du mythique fondateur du magazine « Get Busy ».

Eh oui, fans de Maître Gims et adorateurs de La Fouine (alias Fouiny Baby), avant d’être un titre de Sean Paul, le ragga chanteur le mieux entouré du monde (de belles femmes en réalité), « Get Busy » était un fanzine puis un magazine de Rap. C’est en 1990 que commence l’aventure « Get Busy » avec Sear au pinceau. Il fonde son fanzine de Rap au ton volontairement léger et avec une vocation plus ou moins satyrique. Sear est né car le ton, le sujet, l’esprit du magazine reflètent à tous les points de vue la personnalité du journaliste.

Après un bref interlude chez les NTM du 93, pour lesquels il réalisera un DVD documentaire (en collaboration avec Alain Chabat) et pour lesquels il tiendra une revue (disponible dans les bonnes bibliothèques), le journaliste reviendra à ses premiers amours avec le magazine « Get Busy » (interdit aux bâtards). Celui-ci disparaîtra avec les autres mags Hip-Hop au moment de la grande hécatombe de 2008 de triste mémoire, qui a tué tous les titres de presse hip-hop à l’exception de ceux qui étaient soutenus par Skyrock. En 2014, il sort son livre « Interdit aux Bâtards », de la poésie à l’état pur pour les fans de PunchLine.

« Si les gens avaient vraiment quelque chose à raconter, ils ne traîneraient pas autant sur les réseaux sociaux » Sear

« Interdits aux Batards » est un recueil de statuts Facebook. L’ère des réseaux sociaux c’est aussi un peu l’air du n’importe quoi. De l’aveu de Sear lui-même, les gens racontent « un peu leur vie sur les réseaux sociaux ». Et autant dire que tout le monde n’a pas une vie trépidante. « Si les gens avaient vraiment quelque chose à raconter, ils ne traîneraient pas autant sur les réseaux sociaux ». Voilà c’est fait !

Finalement le projet est peu né de nulle part. Un des amis de Sear a trouvé que le fondateur de « Get Busy » n’avait pas vraiment la langue dans sa poche, et qu’il pouvait traiter de tous les sujets sur ses statuts Facebook. Alors il a pris la décision de compiler les statuts de Sear pour en faire un livre. Une fois mis devant le fait accompli, Sear a accepté de publier ce morceau live de vie privée.

Au final, on retrouve des statuts sur l’actualité, la vie, la religion, l’amour et même des joutes verbales comme par exemple avec son soc’ Dj Kefran. Comme il le dit lui-même « c’est la vie ! ». Et il y a toujours « une pointe d’autodérision », heureusement car les  facebookers empreintent généralement le chemin de « l’égo-trip ». 

« Les hommes naissent en sortant d’une chatte, et passent le restant de leur vie à vouloir retourner dedans !  » Sear

Il y a des statuts mythiques comme par exemple le « – Les hommes naissent en sortant d’une chatte, et passent le restant de leur vie à vouloir retourner dedans ! (19/09/2009) » ou encore le « Je suis contre l’avortement pour les poissons, car après ça fait des poissons panés ! (04/04/2013)….Un peu de douceur dans un monde de brut !

Le livre compile plus de 5 ans de Facebook et Sear est un Facebookeur prolifique. Il y a déjà eu des recueils de « Tweets » comme celui de Bernad Pivot – ou celui de Oxmo Puccino (« 140 Piles ») qui est sorti après. Mais d’avis d’amateur, aucun d’eux n’a été si Borderline et si drôle.

Pour Sear, chacun connaît ses propres limites, certains trouveront ses statuts borderline d’autres pas. D’ailleurs, chacun retiendra du livre « ce qui épousera le mieux son degré de compréhension et ses centres d’intérêt ». Mais ce qui compte, c’est que « ça ne sert à rien de venir chialer sur Facebook si t’as rien à dire. Tout est dans la formule ».

A la fin des années 2000, il publiera sur Facebook un statut assez drôle : « A part McEnroe, Khadafi, et Vergès, toutes mes idoles sont mortes ». Autant dire qu’avec le lynchage de Khadafi à Tripoli et le décès de Vergès à Paris, il ne reste plus beaucoup de nom sur cette liste. Mais cela permet de cerner un peu le personnage de Sear à une époque où les rappeurs et plus généralement les street acteurs se prennent souvent pour des demi-dieux incritiquables.

Les idoles ne sont plus…

En ce qui concerne la politique, Sear se dit « désabusé ». « T’as un président de gauche qui a été élu par défaut et qui là est président de 15 % des français ». En ce qui concerne les printemps arabes, il dit qu’ « on est allé déglinguer des dictateurs qui tenaient des pays, on les a laissé se faire massacrer sans procès, et puis maintenant les pays ne tiennent plus et  sont tombés dans les affres de l’islamisme ».

Et puis la religion, les peuples « ont besoin de se raccrocher à quelque chose ». Quand on parle de repli communautaire, il met tous les communautarismes sur le même plan, autant « le bloc identitaire »  proche du FN que « les communautarismes de tous bords ».

Personnage très atypique

Et enfin la musique, il ne blâme pas les nouveaux rappeurs comme Maître Gims ou La Fouine. Il prétend toutefois que l’offre musicale était beaucoup plus diversifiée et meilleure il y a quelques années. Aujourd’hui « on t’offre de la merde et toujours la même merde ».

Sear est également venu nous présenter sa toute dernière actualité.

Dérivé subtil de l’émission « on refait le Foot » (d’Eugène Saccomano)« On refait le Rap » est une émission dans laquelle on retrouve Sear accompagné de Mouloud Achour, Jean-Pierre seck et Olivier Cachin. Ces cadors deu Rap Game « analysis » offrent chaque semaine un brainstorming de choix, loin des stéréotypes propres à la critique artistique du Rap, pour présenter l’actualité du Rap. Le pilote de l’émission a déjà été diffusé en juillet 2014 et était consacré à « La Nouvelle Génération du Rap farnçais ». Dernière question c’est quand le prochain numéro. « Ça arrive là »…

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