Jan Vormann : Lorsque le Street Art revient à la source
septembre 22, 2014 (No Comments) by Blvck Zez

New-York

Jan Vormann est un street artist allemand qui vient de révolutionner l’art urbain à sa manière. Pas tant sur le plan de la technique mais plutôt du point de vue de sa philosophie. Depuis quatre ans maintenant, il parcourt le globe et laisse derrière lui de drôles de constructions. Il ne détruit pas, il rebâtit.

Jan Vormann est allemand et il ne fait pas de musique électronique. C’est vrai que depuis que Berlin est devenue la capitale de la fête électronique, rares sont ceux qui arrivent encore à faire la distinction entre le Berlin de la nuit et le Berlin du jour. De toute façon, Jan Vormann n’est pas homme à rester cloitré chez lui ni à aller en Rave Party. Cela fait maintenant quatre ans qu’il mène une mission salvatrice voire quasi-évangélique dans le monde entier : donner des couleurs à ce monde fait de gris.

Des brèches ouvertes

Dans son manifeste Jan Vormann part d’un principe assez simple : « Il n’aime pas les couleurs grisâtres des villes du monde entier ». Et « il adore en revanche les couleurs chatoyantes » des jouets que l’on achète à nos enfants. Alors il a décidé « d’amener le monde des enfants dans celui des adultes ». Qu’est-ce que ça signifie exactement ?

Vitry Sur Seine

Dans tous les coins du monde, malgré les kilos de bitumes, de pierres grises, et de briques rouges déversés dans le ventre des capitales, les villes ont l’air tristes et abîmées. Dans tous les coins mêmes les plus prestigieux, les murs se fissurent comme si notre monde tombait déjà en ruine. C’est dans ces fissures, dans ces brèches ouvertes par l’homme que va s’insérer l’imagination de l’artiste. Puisqu’il va les recouvrir, les remodeler, les réparer avec des jouets comme avec des legos par exemple.

Barcelone

Un monde de nuage fait de bitume et de béton

Là où la démarche de Jan Vormann est intéressante, c’est qu’elle s’inscrit au cœur du street art, là où il est de plus en plus délaissé aujourd’hui en faveur d’une logique marchande. En rendant le Street Art à la rue et en l’éloignant des  galeries, Jan Vormann fait écho aux projets de JR, de la Tour Paris 13 ou encore de DjerbaHood. Toujours dans le même esprit, il propose à la population de participer à son projet de reconstruction.

Barcelone

Là où la démarche est révolutionnaire, c’est que le street art déforme la ville en règle générale. Lorsqu’elle est exécutée avec une conscience artistique, cette pratique l’embellit. Dans le cas contraire, elle exprime une rébellion ou une ré-appropriation de la ville par ses habitants.

Jan Vormann aussi modeste que sa démarche puisse paraître a une philosophie participative. Quelque part, il n’embellit pas vraiment le paysage, mais ne l’enlaidit pas pour autant. Il créé un choc aux yeux de tous pour montrer qu’entre ces gros blocs de pierres se cachent toujours nos jouets d’enfants. Et si nous avons tous rêvé un jour de maisons aux odeurs agréables et aux couleurs magnifiques, nous vivons dans un monde de nuage fait de bitume et de béton. Notre monde est notre propre perdition.

Prochain ÉVÉNEMENT : Rue du Chevaleret

rue du Chevaleret 75013, Paris

Le 4 octobre 2014 – 19h00 à 07h00

Mazdak Vafaei Shalmani

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Jan Vormann : Lorsque le Street Art revient à la source
septembre 22, 2014 (No Comments) by Blvck Zez

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Jan Vormann est un street artist allemand qui vient de révolutionner l’art urbain à sa manière. Pas tant sur le plan de la technique mais plutôt du point de vue de sa philosophie. Depuis quatre ans maintenant, il parcourt le globe et laisse derrière lui de drôles de constructions. Il ne détruit pas, il rebâtit.

Jan Vormann est allemand et il ne fait pas de musique électronique. C’est vrai que depuis que Berlin est devenue la capitale de la fête électronique, rares sont ceux qui arrivent encore à faire la distinction entre le Berlin de la nuit et le Berlin du jour. De toute façon, Jan Vormann n’est pas homme à rester cloitré chez lui ni à aller en Rave Party. Cela fait maintenant quatre ans qu’il mène une mission salvatrice voire quasi-évangélique dans le monde entier : donner des couleurs à ce monde fait de gris.

Des brèches ouvertes

Dans son manifeste Jan Vormann part d’un principe assez simple : « Il n’aime pas les couleurs grisâtres des villes du monde entier ». Et « il adore en revanche les couleurs chatoyantes » des jouets que l’on achète à nos enfants. Alors il a décidé « d’amener le monde des enfants dans celui des adultes ». Qu’est-ce que ça signifie exactement ?

Vitry Sur Seine

Dans tous les coins du monde, malgré les kilos de bitumes, de pierres grises, et de briques rouges déversés dans le ventre des capitales, les villes ont l’air tristes et abîmées. Dans tous les coins mêmes les plus prestigieux, les murs se fissurent comme si notre monde tombait déjà en ruine. C’est dans ces fissures, dans ces brèches ouvertes par l’homme que va s’insérer l’imagination de l’artiste. Puisqu’il va les recouvrir, les remodeler, les réparer avec des jouets comme avec des legos par exemple.

Barcelone

Un monde de nuage fait de bitume et de béton

Là où la démarche de Jan Vormann est intéressante, c’est qu’elle s’inscrit au cœur du street art, là où il est de plus en plus délaissé aujourd’hui en faveur d’une logique marchande. En rendant le Street Art à la rue et en l’éloignant des  galeries, Jan Vormann fait écho aux projets de JR, de la Tour Paris 13 ou encore de DjerbaHood. Toujours dans le même esprit, il propose à la population de participer à son projet de reconstruction.

Barcelone

Là où la démarche est révolutionnaire, c’est que le street art déforme la ville en règle générale. Lorsqu’elle est exécutée avec une conscience artistique, cette pratique l’embellit. Dans le cas contraire, elle exprime une rébellion ou une ré-appropriation de la ville par ses habitants.

Jan Vormann aussi modeste que sa démarche puisse paraître a une philosophie participative. Quelque part, il n’embellit pas vraiment le paysage, mais ne l’enlaidit pas pour autant. Il créé un choc aux yeux de tous pour montrer qu’entre ces gros blocs de pierres se cachent toujours nos jouets d’enfants. Et si nous avons tous rêvé un jour de maisons aux odeurs agréables et aux couleurs magnifiques, nous vivons dans un monde de nuage fait de bitume et de béton. Notre monde est notre propre perdition.

Prochain ÉVÉNEMENT : Rue du Chevaleret

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Le 4 octobre 2014 – 19h00 à 07h00

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