Véritable mégaphone de la culture populaire, le hip hop a souvent été influencé par la télé et le cinéma. On ne compte plus les rappeurs qui ont puisé leur inspiration dans les films de gangsters, comme « Scarface » ou « Les Affranchis » (et cela continue, à l’instar de Lacrim). Aujourd’hui, c’est la culture geek qui s’immisce de plus en plus dans le hip hop, autant sur le plan sonore que visuel. Si on est encore loin d’avoir du Sailor Moon sur fond de rap hardcore, les rappeurs font régulièrement référence à des dessins animés.
Le phénomène ne date cependant pas d’hier. Il y presque 20 ans, IAM sortait déjà « L’Empire du côté obscur ». Les références à Star Wars, plus ou moins appuyées, sont d’ailleurs plus nombreuses qu’il n’y paraît au sein du rap français. On peut ainsi citer Kennedy (sur « Toucher le ciel »), Lun1k et son album « Anakin », ou encore Booba avec « Maître Yoda », où il exhibe fièrement des effigies bling bling du maître Jedi.
Autre source d’inspiration « geek », Dragon Ball Z a marqué de nombreux rappeurs, a commencé par le Saïan Supa Crew en 1999. Ol Kainry, Rohff ou Fababy pour ne citer qu’eux, ont aussi fait référence au manga culte du club Dorothée dans leurs textes, en donnant la part belle à Végéta et sa dégaine de thug. Brav et Tiers Monde avaient même invité la voix française du personnage sur leur titre « Fier ». Demi Portion, qui avait déjà utilisé un OAV de l’anime sur « Continue d’y croire », va même jusqu’à y dédier la cover et le titre de son prochain album, « Dragon rash », où il figure en guerrier saïan. En somme, la fusion d’un rappeur avec un gamin bercé par la télé.
Plus récemment, on assiste à l’émergence d’une nouvelle génération, qui apporte avec elle d’autres influences. Plutôt que Star Wars ou DBZ, c’est de Naruto que Guizmo a tiré l’instru de « J’attends ». Devant un bateau presque pirate, tête de mort sur le T-shirt, c’est à One Piece qu’Alivor fait référence dans son dernier clip « Roronoa Zoro », d’après un des personnages du manga. Et ce n’est pas le seul fan de Luffy and co, puisqu’avant lui Orelsan avait déjà avoué avoir « regardé One piece 8 fois, les 460 épisodes » (« 2010 »). Dans un autre genre, on a pu voir Maître Gims poser sur une réplique du Trône de Fer.
Le rappeur, super héros de la rue, va donc naturellement chercher à imiter ses idoles. Si les plus anciens rêvent de manier le sabre laser ou de lancer des Kame Hame Ha, l’éclosion d’une nouvelle vague montre de nouvelles influences. Face à un public qui se renouvelle, les références changent mais le fond reste le même. On pourrait presque imaginer un rap à la Game of Thrones, où les haches et épées remplaceraient les flingues. Ne vous inquiétez, il est quand même peu probable de voir un jour un sample de Dora l’exploratrice.
Alexandre Maréchal
Véritable mégaphone de la culture populaire, le hip hop a souvent été influencé par la télé et le cinéma. On ne compte plus les rappeurs qui ont puisé leur inspiration dans les films de gangsters, comme « Scarface » ou « Les Affranchis » (et cela continue, à l’instar de Lacrim). Aujourd’hui, c’est la culture geek qui s’immisce de plus en plus dans le hip hop, autant sur le plan sonore que visuel. Si on est encore loin d’avoir du Sailor Moon sur fond de rap hardcore, les rappeurs font régulièrement référence à des dessins animés.
Le phénomène ne date cependant pas d’hier. Il y presque 20 ans, IAM sortait déjà « L’Empire du côté obscur ». Les références à Star Wars, plus ou moins appuyées, sont d’ailleurs plus nombreuses qu’il n’y paraît au sein du rap français. On peut ainsi citer Kennedy (sur « Toucher le ciel »), Lun1k et son album « Anakin », ou encore Booba avec « Maître Yoda », où il exhibe fièrement des effigies bling bling du maître Jedi.
Autre source d’inspiration « geek », Dragon Ball Z a marqué de nombreux rappeurs, a commencé par le Saïan Supa Crew en 1999. Ol Kainry, Rohff ou Fababy pour ne citer qu’eux, ont aussi fait référence au manga culte du club Dorothée dans leurs textes, en donnant la part belle à Végéta et sa dégaine de thug. Brav et Tiers Monde avaient même invité la voix française du personnage sur leur titre « Fier ». Demi Portion, qui avait déjà utilisé un OAV de l’anime sur « Continue d’y croire », va même jusqu’à y dédier la cover et le titre de son prochain album, « Dragon rash », où il figure en guerrier saïan. En somme, la fusion d’un rappeur avec un gamin bercé par la télé.
Plus récemment, on assiste à l’émergence d’une nouvelle génération, qui apporte avec elle d’autres influences. Plutôt que Star Wars ou DBZ, c’est de Naruto que Guizmo a tiré l’instru de « J’attends ». Devant un bateau presque pirate, tête de mort sur le T-shirt, c’est à One Piece qu’Alivor fait référence dans son dernier clip « Roronoa Zoro », d’après un des personnages du manga. Et ce n’est pas le seul fan de Luffy and co, puisqu’avant lui Orelsan avait déjà avoué avoir « regardé One piece 8 fois, les 460 épisodes » (« 2010 »). Dans un autre genre, on a pu voir Maître Gims poser sur une réplique du Trône de Fer.
Le rappeur, super héros de la rue, va donc naturellement chercher à imiter ses idoles. Si les plus anciens rêvent de manier le sabre laser ou de lancer des Kame Hame Ha, l’éclosion d’une nouvelle vague montre de nouvelles influences. Face à un public qui se renouvelle, les références changent mais le fond reste le même. On pourrait presque imaginer un rap à la Game of Thrones, où les haches et épées remplaceraient les flingues. Ne vous inquiétez, il est quand même peu probable de voir un jour un sample de Dora l’exploratrice.
Alexandre Maréchal